Le Congrès de la Soummam, tenu à Ifri Ouzellagen en août 1956, a constitué «un saut qualitatif» dans la conduite de la Révolution et contribué à la «rationalisation» des structures du mouvement insurrectionnel, a souligné jeudi à Tizi Ouzou le moudjahid Achour Mitiche. Rencontré par l’APS, M. Mitiche a soutenu que «les décisions et recommandations du congrès, qu’elles soient politiques ou militaires, ont contribué à la rationalisation des structures du mouvement insurrectionnel».
L’ancien moudjahid cite, à ce propos, sur le plan politique, la création du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) et du Comité de coordination et d’exécution (CEE), la mise à profit et implication des organisations de masse, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et l’Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema).
Au sein de l’Armée de libération nationale (ALN), il y a eu l’institution de tribunaux avec la possibilité offerte à chacun de se défendre dans le but de prévenir et parer à toutes éventuelles pratiques ou dérives contraires à l’esprit de la Révolution, des soldes pour les combattants, une hiérarchisation des grades ainsi que la mise en place de services dédiés à la solidarité et à l’Etat civil.
Ces directives et instructions, qui «reflètent l’ingéniosité des dirigeants de la Révolution, ont permis de donner une homogénéité à l’action politique et militaire» avec, cependant, a-t-il fait remarquer, «une souplesse qui laissait aux responsables la liberté d’agir selon leur appréciation de la réalité du terrain». Il en est ainsi, explique-t-il, du schéma organisationnel du découpage territorial des wilayas et des zones dont l’entière liberté a été laissée aux responsables sur le terrain. «Le congrès avait donné les orientations générales et laissé la liberté aux responsables, pour des raisons opérationnelles, de peaufiner le découpage selon les données et la réalité du terrain», a-t-il ajouté, selon la même source.
Parmi ces éléments, il y a, notamment, l’étendue du relief géographique et la présence de massifs forestiers permettant le repli, des éléments dont les responsables, politiques et militaires, étaient mieux imprégnés.