L’Algérie vient de relever un défi de taille : celui de conforter des silos de 70 m de hauteur qui étaient sérieusement endommagés par le séisme de mai 2003.
«C’est une première en Afrique et dans le bassin méditerranéen», a précisé le Pr Chelghoum Abdelkrim, président du club des risques majeurs et principal artisan de cet exploit. Intervenant en marge de la visite du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique jeudi au complexe agroalimentaire de Corso (Boumerdès), le Pr Chelghoum a précisé que les silos confortés peuvent tenir un siècle et résister à un fort séisme.
«Tout le monde pensait que ces silos sont irrécupérables, mais nous n’avons réussi à en conforter 35 et démolir 9 grâce au savoir-faire et l’abnégation de tous», a-t-il souligné. Tout en se félicitant de cette prouesse, le ministre a indiqué que «tout a été fait des compétences et des entreprises algériennes».
«Je vais en parler au Président et vous serez honoré pour le travail accompli», a-t-il promis au Pr Chelghoum qui a chapeauté l’opération de confortement avec son bureau d’études (génie parasismique, dynamique et sismologie). Réalisés dans un délai d’une année, les travaux ont été menés par l’entreprise publique Sersid du groupe Emital.
«Même les matériaux utilisés sont fabriqués localement», a-t-il souligné, ajoutant que le suivi était fait quotidiennement par ses équipes et les ingénieurs du CTC.
Autre avantage, l’expert a souligné que le coût du confortement avoisine 1,10 milliard de dinars, soit moins de 3% la valeur du complexe. Il a assuré que le béton utilisé (500 barettes) permet une haute résistance au choc, ajoutant que le confortement a touché 30m à partir des fondations.