Au total, dans la nuit de mardi à hier, 45 drones ukrainiens ont été détruits par les systèmes de défense aérienne russes au-dessus des régions de Moscou (11), de Briansk (23), de Belgorod (6), de Kalouga (3) et de Koursk (2), a détaillé le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Cette annonce intervient alors que la Russie fait face depuis le 6 août à une opération ukrainienne dans la région frontalière de Koursk.
La capitale russe, Moscou, a été visée dans la nuit par l'«une des plus importantes» attaques de drones ukrainiens de son histoire, a annoncé hier le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, cité par l’AFP. Selon le ministère russe de la Défense, «onze drones ont été détruits» au-dessus du territoire de Moscou et de sa région pendant la nuit. «C’est l’une des plus importantes tentatives d’attaque jamais réalisée contre Moscou avec des drones», a souligné Sobianine dans un communiqué sur Telegram.
Au moins trois appareils ont été abattus dans le district de Podolsk, dans le sud de la région moscovite, sans faire de blessés ni de dégâts, selon la même source. Cette annonce intervient alors que la Russie, qui a lancé en février 2022 une offensive contre l’Ukraine, fait face depuis le 6 août à une opération ukrainienne dans la région frontalière de Koursk.
Au total, dans la nuit de mardi à mercredi, 45 drones ukrainiens ont été détruits par les systèmes de défense aérienne russes au-dessus des régions de Moscou (11), de Briansk (23), de Belgorod (6), de Kalouga (3) et de Koursk (2), a détaillé, pour sa part, le ministère russe de la Défense dans un communiqué. «Un missile» a par ailleurs été abattu vers 1h dans l’ouest de la région de Rostov, frontalière de l’Ukraine, selon le gouverneur régional Vassili Goloubev.
La ville de Moscou et sa région, situées à plus de 500 km de la frontière ukrainienne, ont déjà été visées par de rares attaques de drones. Pendant l’été 2023, des engins avaient ainsi été détruits au-dessus du quartier d’affaires de la capitale, et en mai 2023, deux appareils avaient subi le même sort au niveau du Kremlin.
La Russie est confrontée à une offensive transfrontalière de Kiev, toujours en cours, depuis deux semaines, tandis que les troupes russes continuent leur progression dans l’est ukrainien. Moscou a exclu toute négociation «à ce stade». Par ailleurs, le Premier ministre indien Narendra Modi est arrivé hier en Pologne pour une visite de deux jours avant de se rendre en Ukraine.
Il doit rencontrer aujourd’hui son homologue polonais Donald Tusk, ainsi que le chef de l’Etat, Andrzej Duda. La Pologne «a besoin d’un partenariat durable avec l’Inde», a déclaré le vice-premier ministre Wladyslaw Kosiniak-Kamysz à la presse avant la visite de N. Modi. Demain, le Premier ministre indien doit se rendre en Ukraine où un entretien avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky est prévu.
Avant d’atterrir à Varsovie, le Premier ministre indien Narendra Modi a appelé à un «retour de la paix» hier avant son départ pour l’Ukraine, quelques semaines après avoir suscité l’ire du président ukrainien Volodymyr Zelensky pour avoir étreint le président russe Vladimir Poutine lors d’une visite à Moscou.
Narendra Modi, âgé de 73 ans, doit rencontrer le Premier ministre polonais Donald Tusk aujourd’hui en Pologne. «En tant qu’ami et partenaire, nous espérons un retour rapide de la paix et de la stabilité dans la région», a déclaré Narendra Modi sur les réseaux sociaux.
Le Premier ministre indien maintient un équilibre délicat des liens historiquement solides de son pays avec Moscou et la recherche de partenariats plus étroits en matière de sécurité avec les pays occidentaux, en tant que rempart face à son rival régional chinois.
Narendra Modi a évité de condamner explicitement l’invasion de l’Ukraine par la Russie depuis le début du conflit il y a plus de deux ans, invitant plutôt les deux parties à résoudre leurs différends par le dialogue. New Delhi s’est abstenu sur les résolutions de l’ONU ciblant Moscou. «Nous devons attendre de voir quel impact auront ces sanctions sur nos intérêts nationaux.
C’est un point que nous devons étudier attentivement parce que toute sanction aura des conséquences sur notre relation (avec la Russie)», a déclaré le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Harsh Shringla, le 24 février 2022.
L’appel de trois pays du Sahel
Depuis le début du conflit en Ukraine, la Russie est devenue un important fournisseur de pétrole brut à prix réduit pour l’Inde, des exportations indispensables après l’imposition des sanctions occidentales. New Delhi a également fait pression sur Moscou pour qu’elle renvoie chez eux plusieurs de ses citoyens qui s’étaient engagés pour des «emplois de soutien» au sein de l’armée russe, mais qui ont ensuite été envoyés combattre sur les lignes de front en Ukraine. Au moins cinq d’entre eux sont morts dans ce conflit.
En parallèle, le conflit ukrainien a atteint l’Afrique notamment la région du Sahel. Ainsi, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois régimes alliés dirigés par des militaires, ont appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à «prendre les mesures appropriées» contre l’Ukraine qu’ils accusent de soutenir des groupes rebelles dans le nord du Mali, dans une lettre ouverte diffusée mardi soir.
Début août, le Mali et le Niger ont rompu leurs relations diplomatiques avec l’Ukraine après une lourde défaite fin juillet de l’armée malienne et de son allié russe, le groupe paramilitaire Wagner, également déployé en Ukraine, lors de combats avec des séparatistes et des djihadistes.
Un responsable du renseignement militaire ukrainien, Andriï Ioussov, a sous-entendu que Kiev avait fourni des informations aux rebelles pour qu’ils puissent mener à bien leur attaque, des propos qui avaient ensuite été partagés par l’ambassadeur ukrainien au Sénégal. Une source sécuritaire occidentale a confirmé l’existence de contacts entre les autorités militaires ukrainiennes et les séparatistes maliens.
Cette source n’a pas été en mesure de préciser la nature exacte du soutien éventuel de Kiev aux séparatistes, tout en excluant, a priori, une présence ukrainienne sur le terrain. «Nous appelons le Conseil de sécurité à prendre ses responsabilités face au choix délibéré de l’Ukraine de soutenir le terrorisme», déclarent dans leur lettre ouverte les ministres des Affaires étrangères des trois pays.
Ils demandent en outre au Conseil de sécurité de «prendre les mesures appropriées contre ces actions subversives qui renforcent les groupes terroristes en Afrique et constituent la manifestation de l’implication de sponsors étatiques étrangers dans l’expansion du terrorisme dans la région».
La diplomatie ukrainienne a rejeté fermement les accusations du Mali et assuré qu’elle adhérait «inconditionnellement» aux normes du droit international, regrettant une décision «précipitée» des régimes militaires malien et nigérien de rompre ses relations avec elle.