Conflit russo-occidental sur l’Ukraine : Kiev dit vouloir la fin de la guerre en 2025 par «des moyens diplomatiques»

17/11/2024 mis à jour: 01:38
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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé vouloir «tout faire» pour obtenir la fin de la guerre dans son pays en 2025 par «des moyens diplomatiques», la récente victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine ayant relancé le débat sur les négociations. Dans une interview diffusée hier, citée par l’AFP, 

Volodymyr Zelensky a aussi évoqué une situation «vraiment compliquée» sur le front est, où l’armée russe progresse rapidement face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses et moins bien armées. «Nous devons tout faire pour que cette guerre prenne fin l’année prochaine. Nous devons y mettre fin par des moyens diplomatiques», a-t-il déclaré dans un entretien avec la radio ukrainienne. Il a estimé que son homologue russe, Vladimir Poutine, cherchait à sortir de son «isolement politique» en parlant à des dirigeants, mais «Poutine ne veut pas du tout la paix», a-t-il dit. 
 

Le débat sur d’éventuelles négociations de paix, longtemps balayé par Volodymyr Zelensky, s’est intensifié ces dernières semaines sur fond d’avancées russes rapides dans le Donbass (est) et de tergiversations occidentales sur l’aide militaire à fournir à Kiev. Les positions russes et ukrainiennes sont néanmoins opposées. Kiev exclut la cession des territoires occupés par l’armée russe, tandis que Moscou la pose comme condition. Interrogé sur les conditions nécessaires à l’ouverture de négociations, Volodymyr Zelensky a estimé que cela ne serait possible que si «l’Ukraine n’est pas seule avec la Russie» et si elle est «forte», dans un appel du pied à ses partenaires occidentaux. «Si nous ne parlons qu’avec Poutine, qu’avec un meurtrier, et que nous nous trouvons dans les conditions actuelles, non renforcées par certains éléments importants, je pense que l’Ukraine part perdante pour ces négociations», a dit Volodymyr Zelensky. Selon lui, cela ne mènerait pas à «une fin juste» de la guerre, déclenchée il y a bientôt trois ans par l’invasion russe de février 2022.


Écueil

Les pays du G7 ont eux estimé hier que la Russie reste «l’unique obstacle à une paix juste et durable». «Nous restons unis aux côtés de l’Ukraine», ont-ils assuré dans une déclaration diffusée par l’Italie, qui préside le G7 cette année. Mais Kiev craint de perdre le soutien des Etats-Unis, essentiel pour son armée, après la victoire du républicain Donald Trump à l’élection présidentielle de novembre. Ce dernier a souvent critiqué l’aide apportée par son pays et a assuré pouvoir résoudre le conflit en «24 heures» sans jamais détailler sa méthode. Volodymyr Zelensky redoute d’être contraint à des négociations défavorables à l’Ukraine. Vendredi, le dirigeant ukrainien a estimé que la guerre se terminerait «plus tôt» sous la présidence du républicain, tout en louant ses contacts avec lui, lors d’un entretien avec le média ukrainien Suspilne. Kiev s’est aussi agacé vendredi d’une conversation téléphonique entre le chancelier allemand, Olaf Scholz, et Vladimir Poutine, le premier entretien depuis près de deux ans entre les deux dirigeants. Parler à Vladimir Poutine «ouvre la boîte de Pandore», a fustigé Volodymyr Zelensky. Olaf Scholz a demandé à la Russie de montrer sa «volonté d’entamer des négociations avec l’Ukraine en vue d’une paix juste et durable», selon le gouvernement allemand. Vladimir Poutine en a lui profité pour rappeler à Olaf Scholz qu’un accord de paix avec l’Ukraine devrait tenir compte des «nouvelles réalités territoriales», selon le Kremlin. 

La Russie répète régulièrement être ouverte à des négociations de paix, mais avec des «concessions» de la part de Kiev : la cession des territoires ukrainiens que Moscou a annexés en 2022 sans les contrôler totalement. L’armée russe avance face aux troupes ukrainiennes, car le réapprovisionnement en armes et en nouvelles recrues est «lent», a expliqué le président ukrainien, tout en soulignant les lourdes pertes humaines de Moscou. Le ministère russe de la Défense a par ailleurs revendiqué hier la prise de deux nouveaux villages de la région de Donetsk. L’armée ukrainienne a elle lancé en août une attaque d’envergure contre la région russe frontalière de Koursk, s’emparant de plusieurs centaines de kilomètres carrés, un argument que Kiev avait dit vouloir utiliser, à terme, pour faire pression sur Moscou lors d’éventuelles discussions. Mais la Russie a contre-attaqué en septembre, et les forces ukrainiennes ont alors dû reculer.
 

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