Le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès de l’ONU et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, a affirmé que l’incapacité de l’ONU à assumer ses responsabilités et l’attitude de l’Union européenne (UE) concernant la question sahraouie sont à l’origine de la non-organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
«En dépit de l’adhésion du peuple sahraoui depuis plus de 30 ans aux décisions de la communauté internationale, ne ménageant aucun effort pour faciliter la mission des Nations unies au Sahara occidental, ce même peuple a été déçu par l’incapacité de l’ONU à organiser un référendum d’autodétermination, qui était et restera la clé d’un accord pacifique», a regretté Oubi Bouchraya, à l’occasion de sa participation à un colloque dans le cadre du Festival du film de la ville suisse de Lugano, où a été projeté le film Khaïma (Tente), un court métrage retraçant la lutte du peuple sahraoui.
Le diplomate sahraoui a fait observer, dans le même contexte, que «la déception du peuple sahraoui n’est pas causée uniquement par l’incapacité des Nations unies, mais aussi par d’autres parties, dont l’UE qui, au cours de ces dernières décennies, a non seulement soutenu le Maroc, mais est également allée jusqu’à se soustraire à ses décisions judiciaires pour continuer à être impliquée dans le pillage des ressources du Sahara occidental dans le cadre d’une association illégale avec l’Etat occupant». Selon Oubi Bouchraya, l’incapacité des Nations unies et de l’UE à intervenir «est doublement condamnable, compte tenu de la volonté délibérée et ostentatoire du Maroc de ne respecter ni le droit international ni les principes d’un accord de paix juste».
Dénonçant, à ce sujet, le silence et l’absence de toute réaction de la part de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) face à la campagne de répression menée par le Maroc contre les militants sahraouis dans les villes occupées, le représentant du Front Polisario a appelé «la communauté internationale, et l’UE en particulier, à faire pression sur l’occupant marocain pour éviter de nouveaux dérapages qui pourraient nuire à la paix, à la stabilité et à la sécurité dans la région».
Il a affirmé, à cet égard, que «tant que l’ONU n’assumera pas ses responsabilités et ne fera pas respecter ses décisions, elle restera incapable de protéger la paix dans le monde, et tant que l’Union africaine n’imposera pas le respect des principes de son Acte constitutif pour mettre fin à l’occupation militaire marocaine de certaines parties de notre pays, il n’y aura ni paix ni stabilité au Sahara occidental. Quant à l’Union européenne, elle devrait cesser de se battre aux côtés du Maroc devant la Cour de justice de l’UE pour maintenir le Sahara occidental dans le cadre des accords de commerce et de pêche avec le Maroc». Selon lui, «il est temps que l’ONU honore les principes pour lesquels elle a été créée : préserver la paix et établir la justice, afin de restaurer la crédibilité du peuple sahraoui dans les institutions internationales».