Conférence sur la troupe artistique du FLN à la villa Abdeltif à Alger : Une lutte triomphante sur le plan culturel

05/08/2023 mis à jour: 01:27
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A gauche, le comédien Hamid Rabia, et à droite , le directeur de l’Agence pour le rayonnement culturel, Abdelkader Bendameche

Dans le cadre de ses activités culturelles, l’Agence nationale pour le rayonnement culturel a organisé, jeudi, en fin d’après-midi, une conférence en hommage à la troupe artistique du FLN, animée par l’homme de théâtre Hamid Rabia.

 

Étrennant la rencontre placée sous le thème «L’artiste et la guerre de libération», le chercheur et directeur de l’Agence nationale pour le rayonnement culturel Abdelkader Bendameche a affirmé que c’est en partie grâce à la culture que l’Algérie a réussi à préserver son identité et ses repères culturels, et ce, en dépit de plusieurs années de colonisation. 

Place ensuite à la magistrale intervention du comédien et dramaturge Hamid Rabia. Il indique que les artistes algériens, toutes disciplines confondues - issus du théâtre, de la musique, du chant ou encore du cinéma - ont joué un rôle prépondérant durant la guerre de Libération nationale. Ils avaient pris conscience de la nécessité de mener la lutte contre les colonialistes français qui avaient  délibérément déformé et effacé la culture et la mémoire algérienne. 

Notre interlocuteur cite le premier dirigeant en Algérie, l’Emir Khaled (1875-1936) - connu à son époque pour sa perspicacité politique - avait demandé déjà à œuvrer pour la promotion l’activité théâtrale comme outil de sensibilisation. L’interlocuteur rappelle à l’assistance nombreuse que la troupe artistique du FLN a vu le jour 23 février 1958 sur instruction du commandement de la Révolution. 

Créée par le dramaturge Mustapha Kateb, la troupe artistique en question n’est autre que le fruit et l’aboutissement d’une lutte, et ce, depuis l’occupation française de l’Algérie en 1830, qui, rappelons-le, interdisait les représentations théâtrales. L’intervenant indique que l’idée de créer la troupe artistique du FLN est née au lendemain du congrès de la Soummam en 1956, qui a appelé à la participation de tous les Algériens dans la lutte. 

Des artistes ont rejoint Tunis à partir d’Alger, Oran, Constantine, mais également Paris, Genève et Rabat, pour répondre à l’appel du FLN. Ils avaient la lourde tâche de faire connaître la cause algérienne aussi bien dans les pays arabes et dans  les pays amis. Parmi ces derniers citons entre autres Mustapha Toumi, Mohamed Boulifa, Djaafr Beck Sid-Ali Kouiret,  Abdelhalim Raïs, Mohamed Boudia, Mohamed Zinet, Taha El Amiri, Mohamed Lamari, Farid Ali et Ahmed Wahby. 

De l’avis de l’orateur, il y avait une parfaite cohésion au niveau la troupe artistique : «C’était comme un mur solide qui avait pour mission de préserver l’identité nationale. La troupe transmettait la voix de la révolution et de la justice à travers le monde, considérant le théâtre et l’art comme un moyen de libération et de sensibilisation nationale», estime Hamid Rabia.

Ainsi, 35 membres se sont réunis clandestinement en 1958 pour créer la troupe qui s’est élargie par la suite à 52 membres. La glorieuse troupe artistique du FLN était considérée comme une ambassadrice de la Révolution algérienne. 

Preuve en est : elle contribua à l’internationalisation de la cause algérienne dans les enceinte, et ce, à travers l’organisation de multiples tournées dans le monde, dont les pays arabes, de l’Union soviétique, la Yougoslavie et la République de Chine. La première représentation théâtrale intitulée Vers la lumière, a été donnée le 24 mai 1958 en Tunisie. 

Suivra  la célèbre trilogie de références en arabe dialectal de l’artiste Abdelhalim Rais Les Enfants de La Casbah, Les Eternels et Le Testament. Il est important de souligner que certaines pièces théâtrales ont été présentées au niveau de certains camps militaires,  et de postes frontaliers. L’orateur n’omet pas d’évoquer les artistes algériens qui sont morts en martyrs sur le terrain de la lutte, à l’image  d’Abdelmadjid Réda qui rendît l’âme dans les Aurès ou encore Ali Maachi. Mémoire vivante du théâtre, le comédien et dramaturge Hamid Rabia s’est plu à revisiter les moments forts de la troupe  après l’indépendance avec la création et le recensement des pièces théâtrales du Théâtre national algérien. Des pièces qui abordaient les questions communautaires.
 

Il est à noter, par ailleurs, qu’une exposition éphémère de photographies en noir et blanc, exposées sur des chevalets dans l’un des jardins de la villa Abdellatif, a laissé entrevoir certaines productions et tournées de la troupe artistique du Front de libération national dans certains festivals internationaux ou encore des portraits d’artistes expressifs tels que Safia Kouaci, Djafer Beck ou Ahmed Wahby.

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