Les participants à une conférence organisée, dimanche à Alger, par l’Institut national des études stratégiques globales (Inesg) sur la question sahraouie, ont affirmé, à l’unanimité, que l’application du droit international était la seule option pour décoloniser le Sahara occidental, insistant sur les violations incessantes des lois par le makhzen dans cette région.
Plusieurs historiens, chercheurs et experts juridiques ont participé à la 2e édition de la conférence, et ce, en présence du président du Conseil national sahraoui (CNS), Hama Salama, de l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, et de cadres du Front Polisario. Lors de cette conférence, les participants ont mis l’accent sur les tentatives du Maroc de «légitimer» son occupation du Sahara occidental en manipulant par les mots et les concepts pour induire en erreur l’opinion publique internationale concernant la cause sahraouie qui est celle d’une décolonisation, soulignant qu’en dépit des pressions exercées par le Maroc, l’application du droit international demeure la seule option, et appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.
Selon le président du CNS, les organisations internationales sont entièrement responsables de la décolonisation du Sahara occidental, mettant en exergue l’importance du volet juridique pour dévoiler les plans de l’occupant marocain, ainsi que l’impératif d’œuvrer sans relâche en vue d’appliquer la légalité internationale. Le responsable sahraoui a également évoqué les ambitions expansionnistes du makhzen, non seulement au Sahara occidental mais aussi en Mauritanie, affirmant que «l’ensemble des arguments historiques et juridiques appuient la justesse de la cause sahraouie».
Il a souligné que «la question sahraouie puise sa légitimité du droit international, et que le peuple sahraoui avance vers l’indépendance et la réalisation de la complémentarité requise entre les peuples et les pays de la région». Pour réfuter les allégations du Maroc, le recteur de la faculté de droit à l’université Badji Mokhtar (Annaba), Djamel Abdennasser Manaâ, a présenté, lors d’une conférence intitulée «Les allégations régionales marocaines sur les pays voisins», un exposé historique, sur les visées expansionnistes du makhzen, bien que «les frontières soient fixées en vertu du droit international».
Le Maroc, sous diktat, mène une guerre par procuration
Dans le même contexte, l’intervenant a indiqué que «le Maroc transgresse le droit international par son occupation des territoires du Sahara occidental, le pillage de ses richesses et la violation des droits de l’homme», relevant les reconnaissances internationales consécutives de l’Etat sahraoui depuis la proclamation de sa création, en plus de sa qualité de membre à l’UA, malgré toutes les tentatives du Maroc d’interdire son adhérence. L’enseignant universitaire, Ahmed Kateb, a affirmé que le Maroc adoptait une idéologie expansionniste colonisatrice depuis 1963, précisant que «cette idéologie est basée sur la transgression du droit international». Il a rappelé que les visées du Maroc étaient consignées dans la Constitution marocaine dans ce qui est nommé les frontières «véritables».
Lors de la deuxième conférence intitulée «La question sahraouie à la lumière des résolutions et décisions de la Cour de Justice de l’UE», l’enseignant Abdelhakim Aliat a présenté des explications juridiques confirmant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et réfutant les allégations marocaines concernant le Sahara occidental. Il a rappelé les deux arrêts de la CJUE de 2016 et 2021, ayant prononcé la nullité des accords commerciaux signés entre le Maroc et l’UE et qui incluent les territoires sahraouis. Abdelhakim Aliat a longuement évoqué l’importance de l’arrêt de la CJUE de 2021 ayant accordé le statut juridique au Front Polisario pour représenter le peuple sahraoui au niveau des cours internationales en vue de réclamer ses droits.
Il a également abordé «le grave dérapage» du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, concernant la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, ce qui constitue une atteinte au droit international et au droit à l’autodétermination.
Abondant dans le même sens, l’ambassadeur de la République sahraouie en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a indiqué dans son intervention intitulée «Revirement espagnol sur le Sahara occidental», que la dernière position de Sanchez sur la question sahraouie est «une position individuelle» qui ne reflète pas la position de l’Etat espagnol qui a adopté une neutralité positive envers la cause sahraouie, ajoutant que «la responsabilité de l’Espagne dans le conflit du Sahara occidental est toujours établie en vertu du droit international et par conséquent, il doit revoir sa position en conformité avec la légalité internationale».
Le diplomate sahraoui a indiqué que «le Maroc mène une guerre par procuration dans la région sans oublier son alliance avec l’entité sioniste occupante», mettant en garde contre «les intentions délibérées de maintenir le statu quo au Sahara occidental au lieu de trouver une solution au conflit».
Secteur de Mahbès : l’APSL cible des retranchements de l’occupant marocain
Les unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont mené de nouvelles attaques contre des retranchements des forces d’occupation marocaines dans le secteur de Mahbès, a indiqué samedi le ministère sahraoui de la Défense dans son communiqué militaire 846. Selon le communiqué rapporté par l’Agence de presse sahraouie (SPS), «des détachements avancés de l’APLS ont ciblé des positions des soldats de l’occupant dans les régions d’Akrara el Farsik et Akouirat Ouled Ablal dans le secteur de Mahbès». Des détachements avancés de l’APLS avaient auparavant intensifié leurs attaques contre les positions des forces d’occupation marocaines dans le secteur de Mahbès et dans les régions de Lakad, Arkan et Laria. «Les attaques de l’APLS se poursuivent contre les forces d’occupation marocaines qui subissent de lourdes pertes humaines et matérielles tout le long du mur de la honte», a conclu le communiqué.