Considéré comme un rendez-vous incontournable pour les chercheurs universitaires, la 2e conférence nationale de la mécanique et des matériaux s’est tenue les 6 et 7 décembre à la Faculté de la technologie de l’université de Boumerdès.
Cette manifestation a été marquée par la participation de plus de 220 chercheurs issus de 35 universités du pays. «Les participants ont exposé leurs travaux et les meilleurs seront sélectionnés par une commission composée de spécialistes et d’éminents professeurs, en vue de les publier dans des revues internationales, avant d’étudier la possibilité de les traduire dans les faits avec la collaboration des opérateurs économiques», précise le Pr Chelil Ahmed.
L’objectif de la conférence est de renforcer le rôle de l’université dans le développement économique à travers l’établissement de passerelles entre les instituts de recherche et les entreprises.
Cela s’inscrit, dit-il, dans le cadre de la nouvelle vision des pouvoirs publics pour promouvoir la culture de l’entreprenariat et la création de start-up. Le Pr Chelil cite le cas de l’incubateur de l’université de Boumerdès, le premier à l’échelle nationale, qui a enregistré plus de 40 projets innovants, précisant que 30 brevets d’invention ont été déposés à l’Agence nationale de protection de la propriété intellectuelle (ANAPI).
Le Dr Iguercha Amina est revenu sur son expérience, elle qui a développé une application qui permet de récupérer de l’énergie à partir des conduites d’AEP. Elle indiqué que son projet sera bientôt financé, dans le cadre du nouveau dispositif d’accompagnement des start-up.
Le Dr Daoui, président du bureau de liaison entre l’université et les entreprises, a fait état de plusieurs conventions qui ont été signées dans cette optique avec des sociétés et organismes privés, citant Sarl Soficlef, l’ETUSA, la plateforme Ibtikar, la CNSE, etc.
Aujourd’hui, beaucoup de spécialistes jugent la collaboration de la recherche au développement économique du pays faible et le transfert des connaissances vers le monde industriel insuffisant. «Les pouvoirs publics sont conscients des retards cumulés dans ce domaine, d’où la décision de créer dans chaque université des incubateurs afin d’accompagner les porteurs de projets innovants en leur accordant des facilités et des avantages pour créer de la richesse et participer à la croissance», souligne le Dr Meziane, présidente du Centre de développement de l’entreprenariat de l’UMBB.
Le Dr Guerbai Yassmine a insisté sur l’importance de l’intelligence artificielle dans le développement de l’entreprenariat. «Les start-up doivent élaborer une stratégie claire en intégrant l’IA dans leur modèle commercial. Cela implique la formation d’employeurs, la collecte de données pertinentes et le choix de bons outils technologiques», explique-t-il.
Évoquant les inconvénients de l’IA dans ce monde numérique en constante évolution, l’intervenant met en exergue l’importance de comprendre ses implications et l’adoption d’une approche éthique afin de pouvoir l’exploiter et en profiter pleinement.