Les réformes engagées par le ministère de l’Industrie pharmaceutique concernent, entre autres, les textes régissant les établissements pharmaceutiques et la mise en activité de l’agence nationale des produits pharmaceutiques.
L’impact des nouvelles réformes réglementaires dans le secteur pharmaceutique sur le développement professionnel et économique de la filière pharmacie, sous tous ses aspects liés à la production, à la distribution et à la dispensation, est le thème débattu lors de la 15e conférence nationale de la pharmacie, organisée hier par le Syndicat national autonome des pharmaciens d’officine (Snapo).
Ces réformes engagées par le ministère de l’Industrie pharmaceutique concernent les textes régissant les établissements pharmaceutiques, la mise en activité de l’agence nationale des produits pharmaceutiques et toutes les mesures prises pour l’encouragement de la production nationale.
Intervenant à l’ouverture des travaux de cette journée, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, est revenu sur la stratégie tracée par son département pour tenter de relever les défis inscrits dans la politique du gouvernement en matière d’industrie pharmaceutique, entre autres, la baisse de la facture à l’importation.
Revenant sur les principales réformes engagées, depuis son arrivée, relatives à l’organisation du secteur s’inscrivant dans l’encouragement de la production nationale, M. Benbahmed a indiqué que 1333 médicaments ont été fabriqués localement, contre 337 importés au courant de l’année 2021.
Des mesures qui ont un impact direct sur le réseau officinal, a souligné Messaoud Belmabri, président du Snapo, car «l’officine, de par sa position stratégique et singulière au sein de la chaîne du médicament et du système national de santé, constitue un espace de santé de premier ordre en matière de conseil, d’accessibilité et de proximité au profit de nos concitoyens».
M. Belambri a insisté sur le rôle du pharmacien dans la chaîne du médicament de par sa participation à la pharmacovigilance et au système de contrôle et de garantie de la qualité des produits pharmaceutiques.
Il a relevé dans ce sillage l’importance d’associer le pharmacien dans l’élaboration des textes régissant son activité. Des discussions sont actuellement en cours avec le ministère de la Santé dans le cadre de trois projets de textes relatifs à l’exercice de la profession, au statut du pharmacien-assistant prévu dans la loi 18-11 relative à la santé et l’arrêté ministériel portant l’installation, les transferts et le numerus clausus.
Ce texte a fait l’objet de polémiques entre le ministère de la Santé et le Snapo, qui a menacé de recourir à la grève. «Si ce maillon (officine) sensible et stratégique est fragilisé, c’est toute la chaîne du médicament et de la santé qui sera directement menacée. La carte pharmaceutique doit être en totale harmonie et adéquation avec la carte sanitaire», a-t-il ajouté tout en précisant que les deux sont soumises aux mêmes règles d’équilibre et de proportionnalité.
Il estime ainsi que l’ouverture de nouvelles officines doit répondre à des besoins réels en matière de santé. Il fait savoir que 172 pharmacies ont fermé en 2021 en raison de contraintes économiques. «Deux pharmacies fermement chaque deux jours», a-t-il précisé, tout en annonçant la tenue d’une rencontre de la commission mixte à la mi-mars au ministère de la Santé pour poursuivre les discussions autour de ces textes.
Le président du Conseil de l’Ordre des pharmaciens, Nourredine Mettioui, a mis l’accent sur l’importance du respect du code de déontologie. Pour lui, «le Conseil de l’Ordre doit être à l’écoute, car nous œuvrons pour un pharmacie innovante. Pour se faire, l’Ordre des pharmaciens doit entreprendre une refonte dans le cadre d’une large concertation avec des thèmes qui répondent à la réalité du terrain», a-t-il déclaré.