Conférence de presse précipitée de l’IBA et de son président : Une réaction épidermique qui n’a convaincu personne…

06/08/2024 mis à jour: 01:06
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Très fortement critiquée par le monde sportif à la suite de ses agissements et particulièrement les méfaits commis à l’encontre de deux boxeuses, l’instance dirigeante de l’International Boxing Association (IBA) a organisé dans la précipitation, dans une salle parisienne miteuse, une conférence de presse pour tenter de réagir face au discrédit dont elle est l’objet. 

Devant un parterre de quelques dizaines de journalistes (au mieux 150), la conférence de presse a mis du temps à s’ébranler, connexion par visio-conférence devant être établie avec le président de l’IBA, le sulfureux homme d’affaires russe, Umar Kremlev. L’IBA crée en 1996 est une organisation mineure comparée à la WBA, WBC, l’IBF et la WBO. Elle a été bannie du monde olympique après de multiples affaires de corruption et discréditée par des scandales d’arbitrage a répétition. Elle avait également une dette abyssale à cause d’une gestion financière aléatoire et fortement affaiblie par la présence en son sein d’un ex-dirigeant considéré par les Etats-Unis comme un des leaders du crime organisé ouzbek. Avec ce casier judiciaire chargé, l’IBA perdra l’organisation des tournois olympiques de boxe au profit d’un organe interne au CIO. Cette instance attend de confier l’organisation future du tournoi olympique de 2028 à Los Angeles à une instance rivale en devenir, la World Boxing. 

Chris Robert OBE le secrétaire général de l’association de boxe amateur a pris la parole pour tenter d’expliquer comment on en est arrivé à cette situation. Des affirmations sans preuve et des circonvolutions sans aucune logique tentaient de justifier de telles décisions prises à l’encontre d’Imène Khelif et de la Taiwanaise Linyu-ting aux Mondiaux de boxe en 2023. Le secrétaire général a fait le tour de la question sans apporter des preuves palpables de ces assertions «nées de plaintes de certaines fédérations nationale» sans dire lesquelles. Il a jeté la balle au Comité international olympique qui n’a pas voulu accepter «les explications fournies par nos soins en insistant particulièrement sur le fait que les critères d’éligibilité différent entre ceux de l’IBA et ceux du CIO». Le secrétaire général de l’IBA a déclaré : «Nous ne voulions pas intervenir, mais les larmes de la boxeuse italienne Carini nous ont fait réagir. Cette dernière a posé le problème et nous avons été obligés de clarifier les choses même si le CIO a apporté son soutien aux deux boxeuses». 

Pour sa part, l’intervention du président Umar Kremlev a été exécrable traitant le CIO et son président de tous les noms et à la limite de la vulgarité. Ce Russe qui distribue les dollars de l’l’IBA à qui mieux mieux pense qu’il fait bien de faire retourner ces mannes financières vers les entités nationales pour mieux justifier asseoir son organisation déviante. Une forme de corruption car il se sait menacé par la montée d’une association rivale, la World Association. En portant atteinte aux deux boxeuses sans fournir sérieusement la preuve  de ses assertions, le dirigeant fantasque s’estime en droit de protéger la boxe féminine et les boxeuses contre toute forme de déviance susceptible de porter atteinte à leur intégrité physique, estimant au passage que Carini et la fédération italienne de boxe méritait «une compensation financière de 100 000 dollars, « cadeau » dérangeant que  l’instance transalpine a tôt fait de refuser. 

Cette thèse de vouloir protéger l’intégrité physique des boxeuses ne tient pas la route puisque jusqu’alors aucun accident n’est venu émailler la tenue des compétions depuis des années. Pour ne prendre que l’exemple de notre Imène Khelif, elle a à son compte une soixantaine de combats, elle en a perdu douze et n’a gagné que cinq avant la limite. Alors où est cette puissance de frappe masculine dont  l’Italienne Carini, larmoyante, s’est plainte avant de se rétracter honteusement ? 

La suite de l‘intervention de Umar Kremlev fut un chapelet d’injures contre le président du CIO, Thomas Bach, qu’il a accusé des pires malversations et d’opérer un véritable sabotage du sport mondial et particulièrement féminin… Puis de se lancer dans un narcissisme de mauvais aloi qui a fait réagir les journalistes présents, surtout quand il a affirmé : «Thomas Bach et le CIO ont peur de moi» avant de demander une enquête contre le président du CIO et son comité directeur. 

Il conclut en affirmant que le comité olympique est devenu «une organisation politique» sans en préciser ni les motivations ni les contours. Cette conférence de presse éloignée du bon sens et de la mesure servait en fait un discours absurde et propagandiste d’une association et d’un président menacés de disparition. De quoi vomir…  

Paris, envoyé spécial   Omar KHAROUM

 

 

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