Conférence au centre culturel algérien : Le 2 août 1936, une journée dans l’histoire

31/05/2022 mis à jour: 07:22
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Ce jour-là, Messali Hadj, devant des milliers de personnes, avait fait impression en tenant un discours portant haut l’aspiration nationale algérienne. Un jalon vers la libération.

Une conférence-débat autour du livre de Christian Phéline La terre, l’Étoile, le Couteau est annoncée au Centre culturel algérien le mercredi 8 juin 2022 à 19h17 (1, rue de la Croix-Nivert, Paris 15e, métro Boucicault). La discussion sera animée par Faris Lounis, en présence de l’auteur.

Le livre paru aux éditions Le Croquant (France) et Chihab (Algérie) rappelle une date historique, celle du 2 août 1936 à Alger. Un jour unique dans les prémices du mouvement national algérien.

Dans le tourbillon du Front populaire en France qui a vu les forces de gauche arriver au pouvoir, des espoirs fugaces naissent en Algérie dans la population dite alors indigène qui, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, attend des gestes de justice et d’équité de la part de la tutelle coloniale française. Ainsi, le 2 août 1936, 15 000 personnes se retrouvent au Stade municipal d’Alger, à l’appel du Congrès musulman algérien de retour de ses négociations dans la capitale française avec le gouvernement de Front populaire.

«Cette terre n’est pas à vendre ! »

Messali Hadj, venu par surprise de Paris où il dirige l’Étoile nord-africaine, dénonce la perspective de «rattachement à la France» prônée par le Congrès et reçoit un triomphe lorsqu’il proclame : «Cette terre n’est pas à vendre ! » et que l’instauration d’un parlement algérien est prônée puisqu’un appel est fait pour une «Constituante élue au suffrage universel sans distinction de race ni de religion ! »

Au même moment, dans la Basse Casbah, le muphti d’Alger est poignardé en pleine rue, crime dont l’administration s’empresse d’imputer l’initiative au cheikh El Okbi, figure algéroise du réformisme musulman

Nourrie de nombre d’archives et témoignages inédits, l’enquête de Christian Phéline restitue le déroulement, d’un bout à l’autre de la ville, de cette matinée décisive. Il en étudie les suites pour les diverses forces politiques algériennes et l’essor ultérieur du combat indépendantiste. 

Reprenant les pièces du procès El Okbi et le compte-rendu quotidien qu’en fit le jeune Albert Camus dans Alger républicain, l’ouvrage remet au jour ce qu’étaient déjà les pratiques coloniales de la provocation et de la torture, et réunit des éléments neufs qui pourraient lever le mystère du dossier criminel.    

Cette journée, estime Christian Phéline, reste une source insuffisamment explorée pour l’étude de l’essor ultérieur du mouvement de Libération nationale.

Christian Phéline est aussi l’auteur de Un Guadeloupéen à Alger. Me Maurice L’Admiral (1864-1955) et Des avocats «indigènes» dans l’Alger coloniale (Riveneuve, 2014 et 2016) ainsi que Aurès 1935. Photographies de Thérèse Rivière et Germaine Tillion (Hazan, 2018). Il a codirigé le recueil Défis démocratiques et Affirmation nationale. Algérie 1900-1962 (Chihab, 2016) et coécrit avec Agnès Spiquel Camus communiste. Alger 1935-1937 (Gallimard, 2017) et Alger sur les pas de Camus et ses amis (Arak, 2019). 

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