Une récente attribution des concessions de plages par la Direction du tourisme et des industries artisanales de la wilaya de Annaba a suscité une vive contestation de la part d’un des soumissionnaires, Sarl Fun Tour.
Cette dernière a entamé des actions en justice, estimant avoir été injustement écartée. Benghazal Brahim, gérant de Fun Tour, dossier en main, exprime sa colère : «Résident en étranger, j’ai préféré investir dans mon pays. Malheureusement, j’ai été lésé dans mes droits. Je ne vais pas me taire. Je porterai l’affaire en justice pour être rétabli dans mes droits. D’autres actions suivront selon l’évolution de cette situation rocambolesque.» Les faits remontent au mois de mai, lorsque Fun Tour a soumissionné pour une concession à la plage Djenen El Bey, commune de Séraïdi.
Classée première pour le lot C avec une offre de 2,5 millions DA par mois, la société a été classée première, tant sur le plan de l’offre technique que financière. Les listes définitives d’attribution ont été affichées et Fun Tour en tête. Elle qui se voyait déjà finaliser les procédures d’attribution a été officiellement notifiée, hier, par huissier. Le document indique : «Son offre était annulée et remplacée par la commission technique qui étudiait les recours en raison d’une erreur de transcription dans le dossier et remplacée par la seconde.
Au lieu de mentionner le lot C, Fun Tour avait inscrit C3.» Cette annulation au profit du second soumissionnaire soulève plusieurs questions. Peut-on annuler une offre pour une simple erreur de transcription après qu’elle ait été retenue et classée première, sachant que d’autres ont bénéficié de trois à la fois? La commission technique a-t-elle manqué de compétence en ne relevant pas cette erreur dès le départ? Pourquoi la société n’a-t-elle pas été avertie pour corriger cette erreur avant l’annulation?
Cette décision entraîne-t-elle une perte financière pour le Trésor public, compte tenu de la différence d’offre entre les deux soumissionnaires? Le wali de Annaba, Abdelkader Djellaoui, est-il au courant de cette situation? s’interroge-t-on.
«Les services de sécurité seront également saisis pour enquêter sur cette affaire. La présidence de la République et le ministre du Tourisme ont été officiellement informés», a affirmé la même source. Rappelons que la Direction du tourisme de Annaba a récemment lancé un avis d’adjudication pour les droits de concession pour l’exploitation et l’usage touristique des plages autorisées à la baignade. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des dispositions de la loi n°03-02 du 17 février 2003, du décret exécutif n°04-274 du 5 septembre 2004, et de l’arrêté ministériel conjoint du 18 mai 2006.
Les plages concernées par cette adjudication incluent Djenen El Bey (Séraïdi), Sidi Salem (El Bouni), et Sables d’Or n°1 (Chétaïbi). Une convention-cadre a été signée entre le ministère du Tourisme et celui de l’Intérieur et des Collectivités locales pour encadrer cette opération.