Un concert de musique raï a été organisé à l’Opéra d’Alger Boualem Bessaïh, le 9 mai, en présence des légendes, comme Hamid et Zahouania.
La chanson raï algérienne, du local à l’universel» est le titre choisi à cet événement musical organisé par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI), à la faveur de la célébration du Mois du patrimoine (18 avril-18 mai) et de l’inscription du raï dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco.
«Le raï, genre musical algérien par excellence, a transcendé ses origines locales pour devenir un phénomène mondial, alliant rythmes traditionnels et influences contemporaines. Sa reconnaissance, en décembre 2022, par l’Unesco, souligne non seulement son importance culturelle, mais aussi la nécessité de le préserver, le valoriser et le transmettre aux générations futures», a souligné, dans un communiqué, le ministère de la Culture et des Arts.
Jeudi soir, Cheb Hamid, une star du raï des années 1990, est revenu sur scène, après près de trente ans d’absence d’Algérie. Il a notamment interprété le célèbre Ya dhe el marsam face à un public nombreux, accompagné par un orchestre dirigé par Tarek Kadem.
«Je suis établi en France. Je suis ravi qu’on m’ait sollicité pour retrouver le public algérien. Je pense qu’aujourd’hui, le raï a besoin d’un second souffle», a-t-il confié. Cheb Hamid est remonté sur scène pour interpréter le fameux Sabel ennal, un tube des années 1990, avec Zahouania. Zahouania a justement enflammé la salle de l’Opéra en interprétant Lalla Torkia, titre rendu populaire par Cheba Zahia, à la fin des mêmes années. La diva a ensuite, soutenue par le public, chanté Hta ana ngoul menah berkani. «J’ai été accueillie avec un grand bonheur par le public de l’Opéra.
Un public merveilleux et respectueux des artistes qui est resté jusqu’à la dernière minute du concert. Nous avons eu de bons moments de partage. J’ai été ravie de retrouver les vétérans du raï qui ont bien laissé leurs empreintes. J’ai appris avec eux. Et je continue d’apprendre. Ils sont nos maîtres. Aujourd’hui, la chanson raï est universelle, inscrite sur la liste de l’Unesco», a déclaré Zahouania, après le concert.
Le groupe El Besta de Mostaganem, qui a précédé Hamid et Zahouania sur scène, a confirmé sa réputation de faire du raï à l’ancienne, à l’authentique, avec le son accordéon à l’appui. La voix et l’interprétation de Sofiane Merabet, à la guitare aussi, rappellent celles des anciens chanteurs du raï des années 1970/1980. Soutenus par Larej Kiss, à l’accordéon, Chik Mateus Vilancolo à la basse, et Abdelhadi Benahmed, aux percussions, Sofiane Merabet a interprété des chants en hommage à Hasni, le prince du love-raï, comme Mazal souvenir âandi et El Beida mon amour.
Jamel Reffes a ensuite pris le relais ensuite, appuyé par Youcef Boukella à la basse, pour chanter des titres légendaires du raï des origines comme et Haka zine wella ma yech’kache. La scène a été cédée ensuite à Sofiane Saidi, qui a mis le feu aux poudres avec le célèbre Louken yidirou bab hdid en style reggada.
Un style dansant qui a arraché tous les spectateurs de leurs sièges pour suivre le rythme accéléré de cette chanson reprise, entre autres, par Larbi Dida et l’ONB. Avant la fin de la soirée, les artistes se sont rassemblés sur scène pour rendre un autre hommage à Hasni en interprétant, en version inédite, Tal Gh’yabek ya gh’zali, l’un des titres phares du raï douloureux des années 1990.
Une deuxième soirée dédiée au raï a eu lieu, hier soir, à l’Opéra d’Alger, avec la participation, entre autres, de Fadéla et Messaoud Bellemou, qui marquent leur retour sur la scène algérienne, après des années d’absence, Raïna Raï et Houari Benchenet.