Le groupe italien de jazz Eleonora Strino Trio a animé, mardi 7 mai, à la salle Ibn Zeydoun, à l’Office Riad El Feth, à Alger, son premier concert en Algérie.
Un concert a été organisé par l’Institut culturel italien à Alger (l’Istituto Italiano di Cultura di Algeri, IICA) et l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), à la faveur de la Journée internationale du Jazz, célébrée le 30 avril de chaque année.
Eleonora Strino, au chant et à la guitare, Aldo Capasso, à la contrebasse, Ruben Ludo Bellava, à la batterie, ont déversé un flot de sonorités colorées sur la salle Ibn Zeydoun, face à un public conquis.
Le trio a invité le saxophoniste algérien Aki Bouzid (Arezki Bouzid de son vrai nom) à les accompagner pour exécuter des pièces extraites notamment du premier album d’Eleonora Strino en tant que leader de groupe, «I Got Strings» (J’ai des cordes), enregistré à Berlin et produit en mai 2023 par le label italien Cam Jazz, et des albums «Mada» (2018), «Far away» (2021) et «Itamela» (2022) enregistrés en collaboration avec d’autres musiciens.
Le groupe a repris aussi de célèbres compositions du répertoire du jazz classique, du jazz rock et de la bosa nova européen, américain et sud-américain.
En 2020, Eleonora Strino a fait la Une du magazine spécialisé Jazz Guitar Today comme un talent prometteur sur la scène mondiale du jazz. Une scène où il est souvent compliqué pour une artiste femme de s’imposer.
«Je me suis imposée par la fatigue et la sueur», a-t-elle confié, après le concert à Alger. Sur les scènes du monde, en Europe et dans les Amériques, Eleonora Strino a évolué aux côtés de musiciens connus, à l’image du contrebassiste Greg Cohen, des percussionnistes Joey Baron, Enzo Zirilli, Adam Pache et Massimo Del Pezzo, des pianistes Jason Brown et Dado Moroni, du guitariste et chanteur Darhyl Hall, des saxophonistes Wayne Escoffery et Seamus Blake, des guitaristes Yanara Mcdonald et de la chanteuse Adrienne West. Eleonora Strino a qualifié de fantastique le public d’Alger. «C’est l’un des meilleurs publics que j’ai rencontré dans mes tournées.
A Alger, je me sentais comme chez moi à Naples. Lors d’un master class, les musiciens algériens m’ont communiqué des liens pour écouter la musique populaire algérienne. Je veux écouter aussi le groupe Tikoubaouine. Naples est une ville de musique où j’ai été influencée par ces airs méditerranéens depuis mon jeune âge. Je suis inspirée par la mer», a déclaré l’artiste italienne.
Elle espère collaborer dans le futur avec un artiste algérien de musique populaire pour un projet de fusion. «Avec Aki Bouzid, le dialogue était rapide. Dès la première rencontre, la fusion a eu lieu sur scène», a-t-elle dit. Dans la première partie de la soirée, Eleonora Strino s’est présentée sur scène habillée en karakou algérois. «Je me suis sentie comme une princesse», a-t-elle dit.
«Le jazz est une musique de partage, de dialogue et d’amitié. Le public a adoré le concert, a applaudi et chanté avec le groupe. Nous avons bien vu qu’il y a un public pour la musique jazz, nous allons proposer d’autres concerts dans le futur.
Je suis à l’écoute du public, des jeunes et des étudiants algériens pour l’organisation d’événements culturels», a déclaré, pour sa part, Antonia Grande, directrice de l’Institut culturel italien.
Après Alger, Eleonora Strino Trio a animé, hier mercredi 8 mai, un concert au Théâtre régional Abdelkader Alloula, à Oran. «L’Algérie n’est pas seulement Alger, notre politique est donc d’organiser toujours un autre événement dans une autre ville algérienne.»