Longtemps enclavé dans des conditions de vie précaires, le village de Khennaba, rattaché à la commune de Ben Badis (El Haria) et situé à environ 25 km au sud-est de Constantine, connaît aujourd’hui un renouveau sans précédent.
Ce hameau rural, abritant quelque 300 familles, était jadis considéré comme une zone d’ombre, dépourvue des commodités les plus élémentaires. L’accès à l’eau potable, en particulier, constituait un véritable calvaire pour ses habitants, contraints de recourir à des solutions onéreuses et précaires, telles que l’achat d’eau en citernes. Une situation qui rendait le quotidien de ses habitants particulièrement difficile.
Pendant de nombreuses années, les familles étaient contraintes de chercher de l’eau au jour le jour. Cependant, ce recours était loin d’être accessible pour tous, car le coût d’une citerne, s’élevant à 1500 DA tous les deux jours, représentait un fardeau insurmontable pour la plupart des foyers. Les habitants se trouvaient alors confrontés à des défis sanitaires majeurs, manquant de moyens pour assurer une hygiène de base. «Il y a environ deux ans, nous devions acheter de l’eau pour boire», confie un habitant. Aujourd’hui, la situation a radicalement changé. Le problème de l’AEP, autrefois source de tant de souffrances, s’est considérablement atténué.
Selon le maire de Ben Badis, Mohamed El Hadi Katit, des améliorations notables ont été observées dans ce domaine. «L’alimentation en eau potable constituait en effet l’un des principaux soucis des habitants. Aujourd’hui, la situation s’est nettement améliorée. Je tiens d’ailleurs à remercier l’entreprise Cosider, qui a pris en charge le raccordement de la conduite au réseau de Khennaba, dans le cadre des travaux visant à sécuriser l’approvisionnement en eau potable de la wilaya», a-t-il déclaré. Il a également précisé que les travaux du réseau de distribution, d’un coût de 800 millions de centimes pour la commune, ont été achevés, permettant ainsi l’alimentation en eau des familles.
Ce projet, attendu depuis de nombreuses années, a finalement vu le jour, mettant fin à l’un des principaux calvaires des habitants. Cependant, il semble que ce problème ne soit pas le seul à avoir été résolu. Selon le même responsable, de nombreux efforts ont été déployés et salués par la population locale. Le village de Khennaba bénéficie désormais d’infrastructures essentielles, telles qu’une école, une salle de soins, un éclairage public, une aire de jeux, ainsi qu’un raccordement à l’électricité et au gaz.
Un village modèle
Mieux encore, notre interlocuteur a précisé que l’objectif est de faire de Khennaba, située à seulement 4 km du centre-ville de Ben Badis, un modèle pour des projets similaires dans d’autres agglomérations de la commune. Les travaux d’aménagement restant à réaliser relèvent de la compétence de la direction de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction de la wilaya (DUAC).
Un budget de 4,2 milliards de centimes a été alloué à cette opération. Au cours de notre entretien, le premier magistrat de la ville n’a pas manqué de souligner les difficultés financières auxquelles est confrontée sa commune, toujours considérée comme une région défavorisée, où de nombreux villages nécessitent une attention particulière pour l’accès aux services de base.
Au XXIe siècle, il est regrettable que l’on évoque encore la nécessité de raccordements à l’électricité. Malgré ces contraintes financières, la commune parvient néanmoins à assurer un minimum de services pour les habitants de ces zones. Par exemple, un budget de 500 millions de centimes a été débloqué pour la réhabilitation de l’école primaire de Khennaba. En ce qui concerne les lycées et collèges, le transport scolaire est régulièrement assuré. Le maire a réaffirmé que ces efforts seront étendus à d’autres agglomérations, telles que El Hambli, qui compte 3000 habitants, Ben Yaâgoub avec 5000 habitants, et Zaâroura. Des travaux sont en cours, notamment ceux liés à l’alimentation en eau potable à El Hambli et Ben Yaâgoub, dont la mise en service est prévue dans un mois.
Le réseau FTTH (fibre optique) est également presque achevé et sera bientôt déployé dans ces localités. D’après les propos du maire, il s’agit là d’une avancée considérable, la commune parvenant à survivre grâce au soutien de l’État. Car il faut noter à titre d’exemple que le dernier budget supplémentaire de la commune (BS) s’élève seulement à 700 millions de centimes.
Un montant insuffisant pour couvrir les frais d’aménagement d’un trottoir. «Grâce aux différentes aides, 98 % des quartiers de la ville raccordés à l’électricité bénéficient aujourd’hui de l’éclairage public», s’est félicité le maire, qui a également annoncé qu’un budget de 50 milliards de centimes a été récupéré grâce à des opérations et des reliquats des années précédentes, alors même que le centre-ville de Ben Badis souffrait encore d’un manque d’éclairage public. Toutefois, le problème du transport demeure une question épineuse.
Les habitants sont souvent contraints de recourir à des chauffeurs clandestins qui leur viennent en aide. «Nous sommes obligés d’attendre le bus d’El Hambli, qui ne passe qu’une fois par heure. Heureusement, il y a les conducteurs clandestins, qui sont aussi des voisins en qui nous avons confiance», a déploré un habitant. De son côté, M. Katit a indiqué que les opérateurs du secteur sont réticents à s’engager dans le transport urbain. Les services de la commune ont tenté à plusieurs reprises d’ouvrir de nouvelles lignes, mais sans succès.