A la tête de l’OMC depuis près d’un an, Ngozi Okonjo-Iweala devait, selon l’AFP, annoncer hier en interne, un plan de restructuration du secrétariat de l’organisation, dont le fonctionnement n’a guère évolué depuis sa création en 1995.
Cette restructuration à venir s’inscrit dans le cadre de la volonté affichée par la nouvelle directrice générale de redonner une visibilité à l’Organisation mondiale du commerce, dans un contexte de crise et de rivalités tenaces entre les deux premières puissances économiques mondiales, la Chine et les Etats-Unis, indique la même source.
La Nigériane, ancienne ministre des Finances, entend toutefois rester discrète pour le moment sur ses intentions de réforme du secrétariat. «Nous n’avons pas l’intention d’informer ou de publier une déclaration sur la réunion d’aujourd’hui», a déclaré à l’AFP un responsable de la communication.
Première femme à piloter l’OMC, Mme Okonjo-Iweala, qualifiée par certains connaisseurs des arcanes de l’organisation d’«omniprésente», a promis dès son arrivée d’apporter un souffle nouveau à l’organisation, y compris dans le management du secrétariat.
Le secrétariat de l’OMC, qui a des bureaux uniquement à Genève, emploie 625 fonctionnaires, et est composé essentiellement d’économistes, de juristes et d’autres spécialistes de la politique commerciale internationale, a souligné l’Agence France Presse.
Comme les décisions à l’OMC ne sont prises que par les Etats membres, explique la même source, le secrétariat n’a aucun pouvoir de décision et ses principales tâches sont d’apporter des conseils, de fournir une assistance technique aux pays en développement, de communiquer avec les médias et d’offrir une assistance juridique dans le processus de règlement des différends.
Après sa prise de fonction en mars 2021, Mme Okonjo-Iweala a décidé de lancer un audit externe pour examiner le fonctionnement du secrétariat, et a mandaté pour cela le cabinet McKinsey. Le rapport n’a toutefois pas été transmis aux Etats.
Et il n’est pour l’instant pas prévu que ses conclusions soient publiées. Ce plan de restructuration fait toutefois déjà grincer des dents à Genève. «D’ores et déjà, trois chefs de division ont démissionné et trois autres ont annoncé leur départ anticipé à la retraite», a écrit hier le journal suisse Le Temps, évoquant des conditions de travail difficiles, des relations conflictuelles et un manque de consultation par la hiérarchie.
Parmi les démissionnaires, Keith Rockwell, directeur de la division de l’information et des relations extérieures, qui quitte l’OMC fin mai, 18 mois avant son départ à la retraite, mais «pour des raisons personnelles de santé et familiales», a-t-il dit à l’AFP.
Selon Le Temps, deux autres responsables seraient également sur le départ : Victor do Prado, à la tête du comité des négociations commerciales, et Christian Dahoui, en charge des ressources humaines.