La violence dans les stades s’est réappropriée la Une de l’actualité à l’occasion des regrettables incidents survenus lors du match de Ligue des champions d’Afrique, MC Alger-US Monastir. Un jeune supporter du Mouloudia a perdu la vie, parait-il, suite à une chute des tribunes.
La soirée a été émaillée d’incidents en tribunes, sur la pelouse et aux abords des vestiaires en fin de partie. Décidément, la violence dans les stades s’est définitivement ancrée dans le corps du football. Il ne se passe plus une journée de championnat, une saison sans qu’elle se manifeste sous sa hideuse forme (échauffourées, détérioration des installations en tribunes, champs et propos haineux, insultes…) sous les yeux impuissants de ceux que cette image du football désole.
Après ce qui s’est passé samedi soir au stade Ali Amar Ali La Pointe de Douéra, il y a une réaction (habituelle) qui consiste à provoquer des réunions, faire le bilan des dégâts et proposer une batterie de décisions… qui, malheureusement, ne changera rien à la situation.
Depuis le temps que le fléau de la violence dans les stades empoisonne le football et que rien ne bouge, le découragement a gagné du terrain. Depuis plus de 20 ans que la violence dans les stades est toujours là. Il faut se rendre à l’évidence qu’elle n’a pas été bien combattue. Sinon, elle n’aurait pas survécu aux solutions préconisées et décisions annoncées mais sans suivi. Aucune personne saine d’esprit ne peut croire que la violence dans les stades ne peut être éradiquée.
De tout cela se dégage un constat. Amer. Tous les séminaires, conférences, débats initiés par des parties prenantes du football (fédération, ligues, experts…) ont été un bide sur toute la ligne. La violence dans les stades a baissé, parfois d’intensité, mais n’a jamais disparu. La preuve, à l’orée de l’année 2025, elle fait encore débat. Que faut-il en déduire ? Tout simplement que la gestion de ce dossier extrêmement sensible n’est jamais à la hauteur des attentes de ceux qui fondent des espoirs sur leur engagement.
Une chose est sûre. La violence dans les stades continuera d’exister, de prospérer même, si les codes et standards de lutte contre elle, ne changent pas. Sous d’autres cieux, elle a été vaincue parce que bien et mieux pensé. Si la volonté de mettre fin à ce fléau existe, et elle est bien accompagnée, il finira par disparaître.
Mais pour cela, il faudra des décisions réfléchies puisées de l’intelligence, de la compétence et de l’engagement de tous ceux qui s’investissent vraiment dans la lutte contre le chancre qui s’est incrusté dans le merveilleux sport qu’est le football.