La violence dans les stades a ressurgi de manière inattendue et violente. Le match en retard CS Constantine-USMAlger (1-1), disputé lundi 3 juin à Constantine, a donné lieu à des scènes de violence, de saccage des sièges et grilles de protection du stade Chahid Hamlaoui.
Au coup de sifflet final de l’arbitre, des milliers de supporters (du CSC) ont envahi le rectangle vert et ses alentours. La foule sur le terrain était incontrôlable. Elle cassait tout sur son passage. Le service d’ordre a tout fait pour ramener le calme. Peine perdue. Le bilan des dégâts est lourd.
De nombreux membres du service d’ordre ont été blessés, des supporters aussi, sans compter les milliers de sièges arrachés et lancés sur le terrain. Cette violence, gratuite, n’avait aucune raison d’être. Globalement, la partie s’est déroulée dans un esprit sportif, pas d’incidents sur le terrain, l’arbitrage n’a pas été mauvais.
Au contraire. La colère des supporters locaux n’avait pas de raison d’être. Cette saison, le CSC réalise un parcours de choix sanctionné par une seconde place au classement, l’équipe développe un football de qualité, attractif comme l’aiment les puristes et son coach Abdelkader Amrani. Alors, pourquoi le déchaînement de violence de lundi soir ? C’est là qu’intervient le rôle de la direction du club pour répondre à l’interrogation formulée.
La fédération et ses démembrements (la Ligue de football professionnel et les organes juridictionnels qui seront sollicités), auront leur mot à dire dans ce énième dossier disciplinaire. La fédération a réagi, hier, en annonçant une batterie de mesures qui vont de matchs à huis clos (28e et 29e journées) pour l’ensemble des rencontres des journées indiquées et de l’interdiction de déplacement à l’extérieur des supporters lors de la 30e journée. Ces mesures prises dans l’urgence ne régleront pas le phénomène de la violence dans les stades qui, tel un phénix, renaîtra de ses cendres et frappera de nouveau. A la première occasion offerte.
Ce qui s’est passé lundi à Constantine prouve que la décision (de la fédération) de ne pas imposer le huis clos en contrepartie du versement d’une forte amende financière est loin d’être une bonne chose. La preuve, les supporters dont les directions paient de fortes amendes pour que les matchs se déroulent en leur présence sont à l’origine des fréquents dépassements dans les stades.
Il est temps pour la fédération de changer de cap et de position. Si la violence dans les stades continue de dominer l’actualité du football, c’est que quelque part, les responsables du football, à tous les niveaux, ont lamentablement échoué dans leur mission.