Commentaire / Violence dans les stades. Ça suffit !

23/09/2024 mis à jour: 03:03
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La violence dans les stades algériens a encore de beaux jours devant elle. Plus de 30 ans qu’elle cause dégâts et désolations sans que personne ne puisse l’arrêter. Vendredi soir au stade Ali Ammar, Ali La Pointe, à Douéra, elle a de nouveau frappé. 

Pas à n’importe quel moment. Il s’agissait de l’inauguration officielle de la belle enceinte, qui plus est à l’occasion d’un match de Ligue des champions (LDC) de la CAF, MC Alger - US Monastir (Tunisie). On pensait avoir tout vu en la matière. Non, les limites ont été repoussées. Ce qui s’est passé vendredi dépasse tout entendement et interpelle tous ceux qui sont en responsabilité dans l’organisation et la gestion d’événements footballistiques qui mobilisent les foules. 

Les images, rapidement relayées sur la toile, ont vite fait le tour du monde. Des échauffourées en tribunes entre supporters et ceux en charge de la sûreté et sécurité des présents, suivies de la dégradation des sièges, des jets de projectiles vers les tribunes et le terrain, conclues par des gaz lacrymogènes sur l’aire de jeu et qui ont indisposé, en fin de partie, joueurs, encadrement et tous ceux qui étaient présents sur les lieux. 

De tels débordements n’auraient jamais dû se produire si toutes les mesures appropriées pour ce type de match étaient remplies. Est-ce à dire que l’organisation est un domaine qui ne peut pas être maîtrisé ? 

Ce n’est pas vrai. Ce segment important dans toute manifestation sportive doit relever exclusivement des compétences formées dans ce domaine. Il faut sortir des carcans et schémas éculés qui donnent la part belle à l’utilisation de moyens inappropriés pour préserver l’ordre. 

La désorganisation en matière de fluidité aux abords des stades et ensuite des portes d’accès en tribunes favorisent le face-à-face dangereux entre supporters et service d’ordre. La répétition et multiplication du corps à corps avec toutes les conséquences que cela entraîne relance le débat sur la fiabilité des réunions qui se tiennent avant chaque match et qui définissent le cadre et les mesures qui doivent être prises pour assurer la réussite (totale) de l’opération. 

Au fil des ans et de la persistance du phénomène de la violence dans les stades, beaucoup doutent de l’efficacité de ces réunions d’avant-match et des mesures arrêtées. 

La gestion des matches ne peut être l’apanage d’une seule partie. Quelle qu’elle soit. Elle (la gestion) obéit à des règles et normes universelles. Les premières sont la sûreté et la sécurité de toutes les personnes présentes sur les lieux de l’événement. La rentrée et la sortie au stade doit être la plus fluide possible. Sans barrage excessif. L’arrivée des supporters doit être canalisée, facilitée et conduite sans gêne ni contrainte physique. L’ouverture de toutes les portes d’accès est obligatoire.

 Ouvrir une partie seulement est un risque. En cas de panique, d’un grand mouvement de foule, il peut y avoir mort d’hommes. Le drame de Hillsborough en Angleterre (96 morts suite à un mouvement de foule dans un stade) a précipité l’élaboration de la loi Taylor, en Angleterre, qui a mis fin au hooliganisme. Les stades doivent être dotés de caméras de surveillance pour identifier tous les fauteurs de troubles et casseurs en tribunes. 

La fermeture d’espaces en tribunes où des dégâts ont été commis peut être préconisée. Il est quand même incroyable qu’une personne qui a acheté son billet soit refoulée et interdite d’accéder en tribune. Un supporter qui a un ticket en main, personne n’a le droit de le priver d’assister au match. Autre point important. L’anarchie qui règne autour du terrain lors de rencontres importantes (championnat national, compétitions CAF et FIFA). Elle est planifiée et couverte par les organisateurs (FAF-CAF). 

Des dizaines de civils, portant chasuble délivré par les organisateurs, et qui dès le coup de sifflet final de l’arbitre pénètrent sur la pelouse qui pour une interview, qui pour prendre des photos. 

Tout cela est contraire aux règlements qui régissent un match de football. Les manuels existent. Il suffit de les consulter. Vendredi soir, à titre d’exemple, l’espace devant les vestiaires des équipes, il y avait une nuée d’individus qui n’avaient pas à être là. Cet espace est un sanctuaire réservé aux joueurs, aux staffs et officiels du match. Pourquoi il y avait autant de personnes étrangères sur place ?

 Les clubs sont les premiers responsables au niveau de l’organisation. Mettre de l’ordre est de leur responsabilité. Le football algérien ne peut plus rester la risée en matière d’organisation. Cette situation fait courir un grand danger au football algérien. Jadis, le football anglais, pourtant si puissant et riche, a été banni du football européen (en clubs) parce qu’il représentait un réel danger pour la sécurité des supporters. Faut-il arriver à cette extrémité pour régler définitivement le problème de la violence dans les stades ?

 

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