Commentaire / Statuts de la FAF : parfaite déclinaison avec ceux de la FIFA ?

09/11/2023 mis à jour: 00:11
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Les statuts de la Fédération algérienne de football (FAF) vont-ils, enfin, marquer un retour à la légalité ? Il faut le croire, à la lecture des nouveaux statuts 2023 qui vont être approuvés par le ministère de la Jeunesse et des Sports et adoptés par l’Assemblée générale extraordinaire de la FAF qui sera convoquée pour la circonstance. 

Le retour à la légalité et au respect des lois nationales et des statuts de la FIFA et de la CAF impose ce passage. L’opération inscrite dans l’agenda de la FAF présidée par Walid Sadi est propice. Il reste une étape à franchir, le feu vert de la tutelle, pour fixer la date de l’AGEX. Le document est fin prêt. Cela mettra définitivement fin aux menaces et intimidations qui ont jalonné l’étape précédente marquée par une intrusion flagrante dans les affaires internes de la FAF par quelques individus étrangers téléguidés à partir d’Alger. 

Une jonction a été établie entre des parties et cercles très proches de la fédération et d’insignifiants acteurs de second rang de l’instance faîtière du football mondial avec comme objectif prioritaire une menace claire et appuyée de suspendre la FAF si d’aventure elle ne procède pas à la modification de ses statuts. 

Un contingent de porte- voix a été mobilisé sur place, en Algérie, pour colporter la menace de suspension de la fédération et son corollaire l’exclusion de l’Equipe nationale de toutes les compétitions continentales et internationales. S’en est suivie une forte mobilisation autour de cette menace. Les plateaux télé ne désemplissaient pas des passages de ceux qui prodiguaient la bonne parole. Il a fallu que la fédération adopte les nouveaux statuts pour assurer le maintien en poste des amis et copains. 

Des années sont passées, des hommes sont partis et d’autres sont arrivés. Entre-temps, la fédération a fonctionné avec des statuts devenus caduques, faute d’avoir été mise en conformité avec les lois nationales et les statuts de la FIFA. Au plus fort de cette époque, un responsable de la fédération loin de la réalité du terrain a lancé devant un parterre de journalistes que «les statuts de la FAF sont la parfaite déclinaison de ceux de la FIFA». 

A croire qu’il n’a jamais parcouru ni les statuts de la FAF, ni ceux de la FIFA. Dans les statuts de la FAF du 23 avril 2018, «adoptés par l’Assemblée générale ordinaire», comme le précise le document de la fédération alors que les statuts doivent être adoptés en Assemblée générale extraordinaire, il est clairement mentionné dans l’article 40 des statuts de 2018 (compétences du bureau fédéral) «de proposer au président de la FAF la désignation des présidents, des vice-présidents et des membres des organes juridictionnels … ». 

Donc la FAF désigne les membres des organes juridictionnels (commission de discipline, commission de recours et commission de l’éthique). C’est écrit noir sur blanc. Où est l’indépendance des organes juridictionnels, un principe consacré et cardinal des statuts de la FIFA que chaque association membre doit respecter ? Le même principe de la désignation et non l’élection des membres des organes juridictionnels a été maintenu jusqu’à ce jour.

 La preuve est dans l’ébauche des statuts adressée à la FIFA en 2020, l’article 40 (compétences du bureau fédéral) «nomme les remplaçants pour les postes vacants à pourvoir au sein des commissions indépendantes». L’indépendance s’acquiert-elle par l’élection ou la désignation ?

 C’est ce genre d’irrespect des textes et de manquement aux obligations contenues dans les statuts de la FIFA et de la FAF qui faisait peser le risque de suspension de la FAF et pas autre chose.

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