Il y a deux ans, presque jour pour jour, une frénésie s’est emparée d’une grande partie de l’opinion sportive. Des illuminés lui ont fait croire que le match Algérie-Cameroun (1-2) comptant pour le dernier tour qualificatif à la coupe du monde de la FIFA Qatar 2022, sera déclaré en faveur des Verts (disqualification des Lions Indomptables) et au pire rejoué.
Sous le choc de la défaite synonyme d’élimination de la coupe du monde 2022 des millions d’algériens ont cru au scénario présenté par des tartuffes spécialisés en manipulation des foules. S’en est suivi une situation kafkaïenne avec son lot quotidien de mensonges et de balivernes. Chaque jour apportait son lot de « scoops ». Devant la crédulité des foules, les manipulateurs ont redoublé de férocité.
Deux cibles étaient mises en avant. L’arbitre gambien Bakary Gassama (international au long cours) et la FIFA. Tous les ingrédients pour un navet indigeste étaient réunis. Chaque jour, des voix martelaient que le résultat de la rencontre retour à Blida serait annulé. Tous les soirs aux heures d’écoute sur les plateaux de télévision se succédaient des personnes jurant la main sur le cœur qu’elles détenaient des preuves (matérielles) de corruption des principaux mis en cause de la tragédie, l’arbitre Bakary Gassama et le président de la fédération camerounaise, Samuel Etoo, fils. La toile elle aussi s’est mise de la partie.
A partir d’ici d’ailleurs. Des citoyens ont fini par croire, pardon avaler, cette histoire à dormir debout. D’autant plus que la fédération et quelques-uns de ses membres se sont mis de la partie. Moins de 48 heures après le match, l’instance faitière publiait un communiqué ubuesque dans lequel elle portait à la connaissance de l’opinion nationale qu’elle a introduit un recours auprès de la FIFA. Connaissait-elle la règlementation ? Certainement pas. Elle a cherché, tout simplement, à surfer sur la vague quitte à jeter de la poudre dans les yeux de ceux qui suivent son actualité. Elle ne savait pas qu’un recours ne peut être introduit qu’après l’énoncé d’une décision en première instance.
Pire, elle a adressé le recours à la commission des arbitres de la FIFA qui n’avait ni étudié l’affaire, ni rendu un verdict. La fédération internationale avait pris le soin de lui préciser (à la FAF) qu’elle s’est trompée de destinataire. Elle était pressée de se couvrir par cet acte. Non contente du camouflet que lui a infligé la FIFA, elle s’est empressée de solliciter une société privée spécialisée dans l’analyse des matches pour lui demander de lui établir un rapport technique circonstancié sur la prestation de l’arbitre. Bien sûr tout cela en contrepartie d’une somme d’argent. Elle a ensuite poussé le bouchon trop loin en faisant croire qu’à travers cette démarche elle a mis la main sur un dossier lourd qui allait changer au fil des événements.
La FIFA destinataire de ce document très lourd et très sensible l’a confié aux responsables de l’arbitrage pour voir ce qu’il y a dedans et a fait connaître sa réponse à travers un communiqué sur son site. Les griefs mentionnés dans le rapport ne pouvaient en aucune manière annuler le résultat acquis sur le terrain. Elle n’a pas déjugé ses arbitres et renvoyé la fédération à ses chères études.
Le (mauvais) feuilleton a duré 8 mois. A la veille du début de la coupe du monde 2022 (mois de novembre) des voix s’élevaient encore pour affirmer que le match Algérie-Cameroun sera reprogrammé. Toute honte bue, les inspirateurs et auteurs du chahut planifié étaient missionnés pour détourner l’opinion des raisons de l’échec et de ses responsables (techniques et administratifs).
Durant 8 mois le battage médiatique ne s’est pas interrompu un jour. Pas une seule fois les raisons objectives de la cruelle désillusion de la fin mars 2022 n’ont été explorées.
A chaque tentative de comprendre ce malheureux épisode, les forces du mal intervenaient pour détourner le débat et situer les responsabilités. Le football algérien a été écorné. Alors, plus jamais ça.