Le sélectionneur national Vladimir Petkovic doit se demander dans quelle aventure il s’est embarqué en acceptant la proposition de la Fédération algérienne de football (FAF) de prendre en main les destinées de l’équipe nationale algérienne. Son calme suisse et son flegme lui suffiront-ils pour aller au bout de son contrat et de ses objectifs ? Lui-même ne le sait pas.
Il tente bien de se projeter vers l’avenir mais à chaque regroupement des Verts précédant un match il est rappelé à la triste réalité que tentent d’imposer des inquisiteurs des temps modernes. Cela a commencé par sa méthode de communiquer. Sa première sortie médiatique n’a pas été une partie de plaisir pour lui. Il s’est exprimé en italien, à priori la langue qu’il maitrise le mieux.
Le Bosnien, Croate et Suisse ne pensait pas rencontrer de problème sur ce chapitre. Ses détracteurs, déjà, le lui ont signifié. Avant lui, ce détail ne posait pas problème. Apparemment avec lui si, sachant que certains l’attendaient au tournant. Cette manière sélective d’imposer des codes en communication n’a jamais fait perdre le sommeil à ceux qui se sont accrochés à ce détail puéril. Leurs intentions sont ailleurs. Ne dit-on pas que le diable est dans le détail.
A 61 ans, il a quand même un petit vécu comme coach. Il a entraîné six clubs suisses et un club turc entre 1997 et 2012. Il a dirigé La Lazio de Rome (Italie) durant la saison 2012-2013. De 1914 à 1921, il était le sélectionneur de la Suisse. Ensuite il a fait un petit passage à Bordeaux (2021-2022) avant de prendre en main l’équipe nationale (2024) qui sortait d’une période difficile marquée par une douloureuse élimination contre le Cameroun en phase qualificative au Mondial Qatar 2022 et deux parcours calamiteux en phases finales de la CAN. Dès sa prise de fonction, il est devenu la cible privilégiée de ceux qui n’ont pas encore digéré le changement qui l’a porté à la tête des Verts.
A la veille des 5 matchs qu’il a dirigés depuis son installation il a subi de multiples pressions psychologiques de la part de ses détracteurs qui se focalisaient beaucoup plus sur les absents que les présents. Inutile de s’attarder sur cet épisode. De toute façon, il a vite appris la musique. Ils sont même allés jusqu’à crier sur les toits que ce n’est pas lui qui choisit et convoque les joueurs. Il n’a jamais voulu répondre à ces inepties, pour ne pas donner de crédit à ceux qui propagent le mensonge et la rumeur.
Ceux-là ont beaucoup perdu au change. Ils ne sont plus dans les petits papiers du sélectionneur, plus dans les secrets de la sélection.
Vladimir Petkovic a changé les codes. Le favoritisme a vécu. Dorénavant, tout le monde est sur un pied d’égalité. Alors, les influences pour écarter X et sélectionner Y pour faire plaisir aux amis et copains, c’est terminé. Son mode de fonctionnement a réconcilié la fonction du sélectionneur avec la perception du métier par les professionnels (tous corps confondus).
Il privilégie la méthode douce, s’appuie sur le self-control au niveau de la surface technique, pas de gestes déplacés, le ton des déclarations et du discours toujours soft. Les joueurs l’ont vite adopté. Il est allé vers eux, a instauré un dialogue permanent et surtout il n’a laissé personne sur le bord de la route. Autre chose. Il n’est pas omniprésent dans les médias. Ne provoque personne et ne cherche jamais à s’exposer aux lumières et médias.
Pour l’instant, il ne voit aucun intérêt à faire la Une des médias. Il est totalement focalisé sur ses missions. Conduire l’Algérie à sa place originelle. Aux sommets du football continental et, pourquoi pas, sur le toit. Pour l’instant, il est au rendez-vous des objectifs fixés par la fédération. La feuille de route est plus ou moins respectée. Au terme des 2 premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde de la FIFA 2026 et de la CAN 2025, l’Algérie est en tête du classement. Elle est dans les délais. Les standards et codes sont en train d’évoluer dans le bon sens. Les soucis techniques qu’elle rencontre sont de 2 ordres.
Elle termine les matchs mieux qu’à l’entame. Comme dirait l’autre, elle fonctionne au diesel. Son coaching à la mi-temps a été gagnant 4 coups sur 5. L’équipe a toujours fait la décision après la pause. C’est la preuve irréfutable qu’il a un excellent sens de l’observation et apporte les bons correctifs à la pause. Le chemin qui reste à faire est encore long et semé d’embuches. La sélection perdra des matchs, mais se relèvera toujours.
Elle n’a pas encore savouré son succès mérité (victoire 2-0 contre la Guinée équatoriale) qu’elle est obligée de se remobiliser pour arracher une autre victoire, mardi, à Monrovia contre le Liberia, pour passer l’hiver au chaud en tête du classement du groupe E des éliminatoires de la CAN Maroc 2025.