Depuis hier, Mahieddine Khalef (1944- 2024) repose au cimetière El Alia. Ses obsèques ont rassemblé de nombreuses personnalités du sport et du football venues lui rendre un dernier hommage, à commencer par d'ex- internationaux, toutes générations confondues, des entraîneurs, dirigeants de clubs et responsables de ligues, sans oublier les anonymes qui ont tenu à lui rendre un dernier hommage.
Mahieddine Khaled est décédé mardi à Alger à l'âge de 80 ans des suites de la maladie qui l'a affaibli au cours des derniers mois. Ceux qui l'ont côtoyé tout au long de son parcours de joueur et d'entraîneur se sont fait un devoir d'être présents à son enterrement. Beaucoup sont venus de lointaines wilayas pour l'ultime au revoir. Ses frères, le docteur Kamel, Abdelkrim (ex-surveillant général au lycée Amara Rachid à Alger) et Abdelhak (ministère du Tourisme), sont restés dignes dans la douleur qui a touché leur famille avec la perte d'un être cher qui l'a honorée tout au long de son parcours d'entraîneur.
Le défunt est parti fâché avec le football ou plus exactement avec son environnement et ses (nouveaux) codes, où l'humanisme, la reconnaissance, la gratitude ne trouvent plus de place. Mahieddine pensait avoir servi le football loyalement. Il a découvert le contraire. Il est parti avec de profondes blessures et cicatrices au coeur. Aujourd'hui, on peut le dire. Le football ou du moins ce qu'il est devenu lui a tourné le dos.
Pourtant, son long et méritoire parcours à la tête de la JS Kabylie, couronné de titres et sacres, et ses passages (quatre) comme sélectionneur (1979 Jeux méditerranéens de Split, sélectionneur à la CAN-1982 en Libye, coach des Verts à la Coupe du monde 1982 en Espagne et de nouveau patron de la sélection à la CAN-1984 en Côte d'Ivoire) ont été des stations accomplies et très positives.
Cela ne l'a pas épargné de l'ingratitude. On achève bien les chevaux. Malgré ces positifs états de service, Mahieddine Khalef n'a jamais été prophète en son pays. Il est parti emportant avec lui son capital expérience, sa compétence unanimement reconnue et son dévouement pour l'Algérie jamais démenti. Trois arrêts sur image et son parcours comme sélectionneur.
La veille du départ pour l'Espagne (1982), il a déclaré à votre serviteur : «On marquera au moins un but à la redoutable équipe allemande.» (l'Algérie a battu la Manschaftt (2-1). En conférence de presse d'après-match ,il a croisé le sélectionneur allemand Jupp Derwal et lui a dit : «Coach, vous n'avez pas pris le train pour Berlin comme vous l'avez promis en cas de défaite ?» Enfin, en voyant l'accueil réservé aux Verts après leur retour de Johannesburg (2010) et Sao Paulo (2014), il a soufflé : «En 1982, l'Algérie a gagné 2 matchs en Coupe du monde et nous sommes rentrés au pays dans l'anonymat.» Captain Mahieddine a tout résumé. Repose en paix Mahieddine.