Commentaire / La victimisation ?

15/11/2023 mis à jour: 06:02
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Le rituel est immuable, à chaque veille de sortie de l’Equipe nationale avec une précision qui ferait pâlir les horlogères suisses. La polémique et ses débats stériles sur tout et rien.

 Résultat des courses. Peu de place pour l’analyse, la projection et en filigranes la courbe de progression et/ ou régression de la sélection. Ici, tout est matière à l’invective, le dénigrement, les attaques viles et méchantes sans objet avec le sujet essentiel. Les perspectives, présent et avenir, des Verts. 

A chaque rendez-vous dans le temps, ses thèmes qui débouchent toujours sur des polémiques qui ne font pas avancer le char d’un iota. 

La dernière en date est liée au calendrier des deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde «des quartiers» 2026, comme l’a voulu et obtenu Gianni Infantino, le président de la FIFA. Horrifiées que l’Equipe nationale doit jouer deux matches en 72 heures (contre la Somalie et ensuite le Mozambique), des voix, toujours les mêmes, ont pointé du doigt la responsabilité et la légèreté qu’aurait fait montre la Fédération algérienne de football en validant le choix des deux dates. 
 

Cela était suffisant pour sortir la carte de la victimisation et du complot contre l’Equipe nationale. Certains ont vite fait d’enfourcher leurs montures et monter en épingle une affaire qui, en réalité, n’existe que dans leur esprit indigent. Le ballon de baudruche a été étouffé dans l’œuf. 
 

Toutes les sélections africaines étaient placées à la même enseigne et avaient le même calendrier lors de l’ouverture des éliminatoires du Mondial 2026. La question qui vient à l’esprit est la suivante. Pourquoi toute cette agitation au sujet des deux dates FIFA du mois de novembre 2023 ? C’est la stratégie du parapluie qui précède, toujours, un match des Verts. 

Ramasser des motifs à l’avance. C’est une stratégie qui renseigne sur beaucoup de choses. La perte de confiance en soi, l’incrimination à l’avance de coupables présumés, jeter l’anathème sur tous ceux qui ne souscrivent pas aux scénarios élaborés en cachette. 

Cette option renvoie des signes inquiétants, pour ne pas dire alarmants, sur l’état d’esprit et le mental avec lequel notre équipe se prépare aux échéances officielles. 

A titre comparatif, de nombreuses sélections africaines ne jouissent pas des mêmes moyens que la nôtre. Aujourd’hui encore, des équipes nationales africaines voyagent sur des vols et compagnies qui ne leur offrent pas le même confort dont bénéficient les Verts à chacun de leurs déplacements. 
N’est-ce pas ? Il faut donc arrêter de pleurer au moindre motif et de voir des ennemis partout. 

Depuis deux décades, la fédération a placé l’Equipe nationale dans d’excellentes conditions matérielles avec des standards proches de nombreuses sélections européennes (bonne prise en charge sur tous les plans). Beaucoup d’équipes aimeraient être à la place de la nôtre. Normalement, cela lui confère un statut qu’elle doit honorer en tout temps et toute circonstance. 

L’Equipe nationale n’est-elle pas la seule encore à se plaindre du taux d’humidité sur le continent, de l’état des terrains et de la qualité des pelouses, du niveau d’arbitrage ? Toutes les équipes africaines sont elles aussi confrontées à ces aspects. 

La différence, les autres ne s’attardent pas sur ces sujets, contrairement à nous ou chaque détail est monté en épingle pour éventuellement se cacher derrière pour justifier une éventuelle contre-performance. La dramatisation semble collée à des esprits qui n’en démordront jamais. 

C’est profondément ancré dans bien des esprits. Cette façon d’agir et de faire favorise les fractures entre les différents acteurs du football, au lieu de les unir, les raffermir et aller de l’avant ensemble, n’en déplaise aux cireurs de bottes. 

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