Des joueurs professionnels se sont rassemblés dimanche devant le siège de la fédération à Dely-Brahim pour réclamer la régularisation de leur situation financière.
C’est devenu un rituel à chaque fin de saison. Malheureusement, ce type d’action légale ne change rien à la triste réalité d’un football professionnel dévoyé, livré au premier venu. Ce n’est pas la fédération qui changera quoi que ce soit à la lamentable situation dans laquelle se trouve coincé le football. Des clubs qui n’honorent pas leurs engagements contractuels avec les joueurs sont légion.
En l’absence d’une charte du football professionnel qui protège les joueurs et les clubs en même temps, tous les coups en dessous de la ceinture sont permis. Les joueurs sont les premières victimes du système hybride où ils évoluent. Ils acceptent de percevoir des avances de salaires qui varient entre 2 et 3 mois et prennent leur mal en patience ensuite en misant sur le versement (aléatoire) du restant des salaires qui n’auront presque jamais lieu. Ils sont aussi un peu responsables de ce qu’ils endurent. Beaucoup d’entre eux se font rouler dans la farine au moment d’apposer leur signature sur le contrat.
La rumeur prétend que des responsables de clubs empochent un bon pourcentage de l’argent de la signature avec la bénédiction des joueurs. Légalement, le versement des salaires par anticipation est interdit.
Dans le football algérien, pro et amateur, c’est une pratique courante admise par tous. Les footballeurs qui ne perçoivent pas leurs salaires ont différentes solutions et options pour régler le problème. Le recours à l’arbitrage du TAS (algérien) et la FIFA est le moyen que beaucoup de joueurs et entraîneurs étrangers utilisent pour obtenir gain de cause.
Les joueurs algériens devraient commencer à dénoncer la chambre nationale de résolutions des litiges sportives (CNRLS) de la fédération algérienne de football (FAF) qui, sur un plan légal, n’a pas le droit de statuer sur les litiges qui opposent les joueurs aux clubs. Pourquoi ? Parce que les joueurs n’ont mandaté aucune personne pour les représenter dans cet organe. Les représentants des joueurs au sein de la CNRLS n’ont pas été élus par les joueurs pour la simple raison qu’en Algérie le syndicat des joueurs n’existe pas. La FIFA, dans ses statuts, indiquent que dans le cadre de la parité les joueurs doivent être représentés au sein de l’organe qui statue sur les litiges joueurs-clubs. Les joueurs professionnels n’ont jamais choisi et élu leurs représentants.
C’est la fédération, depuis l’instauration du professionnalisme, qui a bombardé 3 personnes comme représentants des joueurs sans que ces derniers soient consultés. Il faut arrêter avec cette farce qui a trop duré. Elle risque de casser et entraîner avec elle tout le football algérien. Pour rappel, la CAF a averti toutes les fédérations africaines qu’à partir de la saison 2023-2024 elle interdira de participer à la ligue des champions et à la coupe de la confédération tout club qui aura un sou de dette.
Combien de clubs algériens peuvent se targuer d’être nickel sur ce plan ? Par dettes, la confédération entend les dettes fiscales, parafiscales, les salaires et primes de tous les employés (des domaines techniques, administratifs, médicales…) du club. Sur cette base, des joueurs peuvent provoquer des interdictions de participation de clubs algériens aux compétitions de la CAF.