Rajoub Djibril, président du Comité olympique palestinien et grand patron du sport palestinien au cours des 30 dernières années, s’est illustrée par une sortie médiatique qui renseigne sur la complexité de la compréhension des pouvoirs entre les différentes parties palestiniennes que la guerre contre l’ennemi commun ( Israël ) divise depuis plus de 70 ans.
Samedi, au lendemain de l’ouverture des Jeux olympiques d’été Paris 2024, le responsable palestinien, dans une déclaration lunaire, a déclaré : «Nous avons exhorté nos athlètes à respecter les idéaux de l’olympisme et de ne pas refuser d’affronter des athlètes israéliens.» Les athlètes (arabes et musulmans ) qui refusent de donner la réplique aux athlètes de l’entité sioniste ont l’air fin devant de tels propos.
Ce dirigeant (pas sportif seulement) surfe sur la vague depuis la nuit des temps. Sa tactique, toujours la même, est de souffler le chaud et le froid avant de se dégonfler comme une baudruche. Son parcours est parsemé de volte-face. Lorsque l’armée israélienne détruit les infrastructures sportives dans les territoires occupés, il se plaint à la FIFA pour qu’elle débourse quelques misérables milliers de dollars pour la reconstruction.
Il oublie ses menaces. Lorsque les joueurs de la sélection sont interdits de sortie des Territoires occupés par l’armée israélienne et de ce fait ne peuvent pas participer aux stages et matches officiels de l’équipe de Palestine, il prend son stylo pour dénoncer ce dépassement à la FIFA. Le tiroir caisse, pardon la FIFA, a appris à le gérer. Le versement d’un petit pactole pour faire tourner la fédération et le tour est joué.
A la veille du congrès de la FIFA à Sao Paulo au Brésil ( juin 2014 ), l’exclusion d’Israël des rangs de la FIFA semblait actée. Joseph Sepp Blatter (président de la FIFA) et Michel Platini (président de l’UEFA) sont sortis du bois et prêté leurs voix pour que Rajoub Djibril retire sa proposition. Ils ont obtenu gain de cause et la proposition palestinienne soutenue par de nombreuses fédérations amies a été étouffée dans l’œuf. Avant l’ouverture des JO de Paris, plusieurs sources médiatiques avaient fait état d’une forte probabilité que le Comité olympique palestinien demande l’exclusion d’Israël. Il ne s’est rien passé. Rajoub Djibril s’est égaré dans sa démarche. Il a cherché à être plus royaliste que le roi en appliquant la maxime «Pas de politique dans le sport», certainement, pour plaire à ceux qui ont la haute main sur le sport mondial.
La Russie a été bannie de participation aux Jeux olympiques de Paris 2024. La poignée d’athlètes russes triés sur le volet et autorisés à participer sous la bannière neutre sont une sorte de parias, comme l’ont voulu les protecteurs d’Israël. La Palestine a mille raisons de dénoncer le deux poids deux mesures qu’emploie le CIO. La présence d’athlètes palestiniens aux Jeux olympiques de Paris 2024 est une caution et une prime offertes aux génocidaires, assasins et criminels israéliens et leurs complices qui couvrent les crimes contre l’humanité commis à Ghaza et dans les territoires occupés en Palestine.