Alors que le nouveau Bureau fédéral n’a pas encore pris ses aises, des voix évoquent avec insistance un énième changement du système de compétition. Des cercles font le forcing pour concrétiser le projet, comme si c’était une priorité dans le désordre footballistique actuel. Le président de la fédération, Walid Sadi, ne doit pas se précipiter sur ce sujet. Il y a d’autres choses plus importantes que le changement du système de compétition. Si celui-ci doit intervenir, il aura lieu après étude et mûre réflexion.
C’est un cheval de bataille qu’ont toujours utilisé ceux qui ont conduit le football algérien dans l’impasse. Dès l’élection du nouveau président, des plans échafaudés à la hâte ont été véhiculés afin de contraindre le président à les valider. Un changement du système de compétition ne se dessine pas en un claquement des doigts. Des relents électoralistes évidents se cachent derrière le forcing que mènent des relais bien identifiés. Le changement du système de compétition peut attendre.
Il y a d’autres priorités. En quoi le changement prôné sera utile au football ? Une première division (L1) à 40 clubs, une Ligue 2 avec le double et les autres paliers avec autant d’équipes ne changera rien à la désolante situation du football. Ce dernier doit, d’abord, être bien structuré de la base au sommet. Réglementer selon les normes techniques, financières et administratives.
Ce qui est loin d’être le cas présentement. Et puis, c’est quoi cette précipitation à vouloir changer le système de compétition, si ce n’est pas satisfaire certains au détriment des autres. La fédération, qui est la garante du respect des règlements, doit faire attention aux décisions qu’elle prendra. Il faut qu’elles soient en totale conformité avec ses statuts et règlements généraux.
Les promoteurs du changement du système de compétition ne se soucient nullement de cet aspect réglementaire par excellence. Depuis la nuit des temps, tout changement du système de compétition obéit à des codes, des standards et des normes. Le premier consiste à confier la faisabilité du projet, son intérêt et son impact à des techniciens. Jamais à des administratifs et dirigeants en col blanc. Il s’agit, d’abord et avant tout, d’un projet technique. Le temps est venu de cesser de confier ce type de dossier technique à des individus qui n’ont pas les capacités de concevoir un projet technique. Ensuite, il y a le volet réglementaire et statutaire auxquels il faut se conformer.
Ce qui n’a pas été fait antérieurement. Explication ! A l’origine, dans les règlements généraux, il était clairement indiqué «avant chaque début de saison, la fédération publie les modalités d’accession et de rétrogradation sur son site officiel et le bulletin officiel». De petits malins ont modifié cet article sous cette forme «en début de saison, la fédération publie…» Ils ont complètement modifié le sens et le contenu de l’article sans qu’une seule voix ne dénonce ce grave dérapage qui a ouvert la voie à ce qui se passe. L’assemblée générale, organe souverain, a été totalement ignorée, alors que le passage d’un système de compétition à un autre doit être validé par elle.
Ceux qui ont changé l’article en question n’ont pas inscrit ce point dans l’ordre du jour du Bureau fédéral et ne l’ont pas validé par l’assemblée générale. C’est vrai qu’ils étaient pressés de faire passer leur projet pour gagner des voix dans la perspective de l’assemblée générale élective suivante. Le Bureau fédéral ne doit pas oublier une règle cardinale lorsqu’il s’agit de préparer le changement du système de compétition. Il faut qu’il soit annoncé 2 ans à l’avance. Lorsqu’il est fait dans la précipitation, c’est que cela cache quelque chose de malsain. Walid Sadi s’est engagé à respecter les statuts et règlements généraux du football. Il doit tenir sa promesse et s’éloigner des sirènes du malheur football algérien.