La Fédération algérienne de football (FAF) a reçu un camouflet sous forme de réponse de la Confédération africaine de football (CAF) à la lettre de l’instance faîtière du football algérien qui a demandé le changement de l’arbitre désigné par la CAF, le Botswanais Joshua Bondo, pour diriger la rencontre Cameroun-Algérie, le 25 mars 2022, comptant pour le match aller des barrages qualificatifs à la Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022. La réponse cinglante de la CAF a laissé sans voix les observateurs algériens.
Il faut rappeler que dans une déclaration aux médias locaux sur le choix de la CAF, le président de la fédération avait déclaré que «la FAF n’a pas pour habitude de commenter les désignations d’arbitres», en réponse à ceux qui lui demandaient de faire une réclamation sur le sujet. La réponse du président était une fin de non-recevoir. Il a été démenti par la CAF qui, dans une correspondance adressée à la FAF, a confirmé la réception d’une lettre de la fédération lui demandant de changer l’arbitre de la rencontre Cameroun-Algérie.
Donc la FAF a bel et bien récusé l’arbitre botswanais. Dans sa réponse, la confédération a répondu du tac au tac avec force arguments. Elle a joué sur du velours que lui a déroulé la FAF. Elle s’est même crue obligée de faire la leçon à la FAF. Dans sa longue argumentation, la confédération s’est drapée de vertus, de transparence et bien d’autres choses. Malheureusement, elle n’est pas aussi transparente ni correcte comme elle le prétend.
Il est donc bon de lui rafraîchir la mémoire sur un sombre épisode de sa gestion des affaires de l’arbitrage continental. En 2014, elle a «géré» très mal l’affaire Mounir Bitam. Elle a commis des transgressions graves et qui ne l’honorent pas.
Voici les faits. Le 19 septembre 2014, l’arbitre assistant (referee FIFA) Mounir Bitam a quitté le terrain après avoir exhibé son maillot de corps où s’affichait une phrase dénonçant des pratiques dans l’arbitrage contraires à l’éthique et l’intégrité de la compétition. C’était lors du match CABBA-WAT. Le lendemain, c’est-à-dire le 20 septembre 2014 il a reçu une désignation nominative pour le match RD Congo-Côte d’Ivoire, comptant pour une rencontre internationale.
Le 25 septembre 2014 la CAF informe l’arbitre algérien qu’il est déprogrammé pour le match indiqué pour des «raisons techniques». Les semaines et mois précédents il n’avait fait l’objet d’aucune observation ou remarque négative de la part d’évaluateurs de la CAF.
Donc l’argument «raisons techniques» ne tient pas la route. Le 30 septembre 2014, la FAF prononce une mesure disciplinaire contre lui (suspension). Sur quelle base la CAF a annulé la désignation de Mounir Bitam pour une rencontre officielle alors qu’il ne faisait l’objet d’aucune sanction ? Finalement celle-ci a été prononcée «par anticipation», sans aucune justification. C’est la preuve que le téléphone a bien fonctionné entre Alger et Le Caire.
Ce cas prouve que la CAF n’a jamais été aussi transparente qu’elle le prétend aujourd’hui. Elle a toujours fonctionné sur injonctions et ordres émanant de cercles influents de sa périphérie. La morale de l’histoire, la FAF aurait dû faire l’économie d’une démarche d’avance vouée à l’échec. Le président de la FAF n’aurait jamais dû prendre en considération les arguments spécieux avancés par les mauvais génies qui rôdent autour du football et de ses dirigeants.