La Confédération africaine de football (CAF), empêtrée dans le bourbier de l’affaire du maillot de Berkane (Maroc), tente désespérément de se dégager du piège qui lui a été tendu par les parties qui cherchent coûte que coûte à nuire à l’Algérie.
L’affaire Berkane a pris des proportions qui dépassent le cadre du football africain. Alertée, la FIFA a sollicité la Fédération algérienne de football (FAF) pour comprendre ce qui se passe. L’instance dirigée par Walid Sadi a été très réactive.
Les données qu’elle a fournies sont sur le bureau de la FIFA. Aujourd’hui, une demande officielle sera envoyée par la FAF, enregistrée au Tribunal arbitral du sport (TAS de Lausanne), prélude au recours devant cette instance arbitrale. Les frais d’enregistrement du dossier seront versés ce jour, a indiqué une source proche de la fédération. La démarche entreprise par la FAF a fait réagir la CAF non pas sur le match USMA- Berkane qui ne s’est pas joué, les décisions qui en découlent et les aspects liés à ce chapitre. A-t-elle décidé de reporter sine die toutes les décisions se rapportant à la première manche (non jouée), le temps de trouver une parade pour ne pas perdre la face ?
De toute façon, l’envoi (hier) de la décision motivée à la FAF, exigée par cette dernière, ne contient aucun élément statutaire et réglementaire défavorable à la Fédération algérienne de football. Au judicieux argumentaire articulé sur les statuts et règlements de la FIFA et de la CAF, l’instance continentale présidée par le Sud-Africain Patrice Motsepe et néanmoins dirigée effectivement par ses lieutenants, s’est défaussée sur la commission interclubs et précisant que c’est elle qui a validé le maillot de Berkane.
La CAF cherche à se dédouaner d’un précédent grave qui contrevient à un des principes cardinaux des fédérations internationales (dont la FIFA) et les confédérations qui est «l’obligation de respecter les statuts».
La CAF a violé l’article 7 (obligations des membres) de ses propres statuts qui précise que «les membres de la CAF sont soumis aux obligations suivantes) respecter et faire respecter par leurs propres membres en tout temps et sans réserve les principes d’éthique et de fair-play édictés par la CAF et la FIFA, les principes d’intégrité et de sportivité ainsi que les statuts, les règlements, les décisions et les directives de la CAF et de la FIFA».
La commission interclubs de la CAF qui a validé le maillot de Berkane sur lequel est affiché un slogan politique est-elle au courant des articles 59 et 60 du règlement des équipements de la CAF qui précisent que «la publicité du sponsor, de même que tout message de nature politique ou autre, sont interdits sur l’équipement spécial utilisé sur le terrain de jeu (article 59) … tout message de nature politique ou autre est interdit sur tous les articles d’équipement mentionnés dans ce chapitre (article 60)». Sur le maillot de Berkane y-a-t-il ou pas un message politique ? La réponse est oui.
La CAF est-elle habilitée et peut-t-elle se substituer à des institutions politiques comme l’Union africaine et à l’ONU pour se prononcer sur ce sujet ? Jamais. Pourquoi elle l’a fait en violation de ses propres statuts et ceux de la FIFA.
Dans sa longue réponse adressée hier à la FAF, le jury disciplinaire de la Confédération n’a présenté aucun argument puisé des statuts et règlements des deux instances footballistiques (FIFA-CAF). Les arguments de la Fédération marocaine n’ont aucun rapport avec les véritables raisons qui ont conduit la douane algérienne à ne pas laisser l’équipement de Berkane (produit prohibé) sortir de l’aéroport d’Alger. L’Algérie ne marchandera jamais sa souveraineté nationale.
Cette affaire est loin d’être finie. Pour sortir de ce bourbier, la CAF va tout mettre sur le dos des lampistes et plaider l’erreur administrative pour ne pas perdre la face. Son honneur, elle l’a perdu depuis longtemps.