Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Walid Sadi, et le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, ont eu un avant- goût de ce que sera leur quotidien, respectivement à la tête de l’instance faîtière et de la sélection nationale, de la part de ceux qui n’ont pas encore fait le deuil des funestes 5 dernières années.
Ils ont pris appuie sur la liste des joueurs que le patron des Verts a retenus pour les matchs contre la Guinée (6 juin à Alger ) et l’Ouganda ( 10 juin à Kampala), pour provoquer un départ de feu. Le prétexte était tout trouvé. La non-sélection de joueurs qui étaient d’indiscutables titulaires, qu’il pleuvait ou neigé, à une époque récente. Il y a quelques années en arrière, ce type de commentaires et réactions était farouchement dénoncé par l’auteur des choix. Ses laudateurs se chargeaient de fustiger toute tentative de commenter les choix du sélectionneur et la liste des joueurs convoqués.
Les conférences de presse étaient devenues le réceptacle prisé pour régler des comptes avec ceux qui n’adoubaient pas les choix du sélectionneur les yeux fermés. D’aucuns se sont réfugiés derrière la non-convocation d’un joueur, Youcef Belaili qui, soit dit en passant, a réalisé une très bonne saison avec son club, le MC Alger, alors que ces mêmes voix se sont murées dans un silence sidéral lorsque des joueurs du CRBelouizdad faisaient 4 grandes saisons consécutives sanctionnées par autant de titres de champion d’Algérie. Chacun est libre d’apprécier comme il veut les choix du sélectionneur.
Normal. Mais personne ne peut partager les décisions avec le sélectionneur. Des cercles, de concert, ont sonné l’ahallali, dès l’annonce de la liste des 25 joueurs retenus pour les matchs de juin 2024. Par exemple, la non-convocation de Ryad Mahrez a rapidement pris des allures d’un crime de lèse-majesté.
Beaucoup y ont décelé un complot contre celui qui a été le capitaine des Verts depuis 2018 à nos jours. Le sentiment de victimisation, encouragé par certaines parties, s’est installé dans quelques esprits qui croient toujours qu’ils sont irremplaçables, indiscutables.
En football, cela n’existe nulle part. Si réellement le sélectionneur Vladimir Petkovic ne voulait plus des joueurs dont les noms revenaient le plus souvent dans les commentaires qui ont suivi la publication des 25 noms de joueurs retenus, il n’aurait pas inscrit leurs noms sur la liste élargie des 45 joueurs que la fédération a transmise à qui de droit et aux clubs employeurs des joueurs. C’est facile à vérifier.
Les partisans de la formule «après moj, c’est le déluge» se sont trompés d’époque. La fédération et le sélectionneur ont le droit de se projeter sur l’avenir qu’il faut bien préparer dès à présent. La tempête qui a suivi l’annonce de la liste de joueurs convoqués pour les prochains matches importants dans les éliminatoires de la Coupe du monde de la FIFA 2026 cache mal des relents de déstabilisation en lien avec l’éclatement du scandale de la dette faramineuse de la fédération dénoncée par le président Walid Sadi lors de l’AGO de la FAF, tenue le 25 mai dernier. Même en football, les gens ont peur du changement. Maintenant, chacun sait pourquoi.