Depuis l’officialisation de la nomination de Vladimir Petkovic à la tête de l’Equipe nationale, il ne se passe pas un jour, plutôt une heure, sans que des noms de joueurs ne soient annoncés en grande pompe comme futurs Verts. Chacun y va de ses noms de footballeurs qui vont rejoindre l’Equipe nationale.
L’intéressé, pour l’instant, n’a livré aucun nom. Ils balancent des noms à tout-va. Surtout ceux de joueurs qui n’ont jamais été convoqués auparavant. Dans l’âme de ces sélectionneurs en herbe sommeille un sélectionneur.
Cette montée de fièvre, souvent due à la course aux scoops, prisée par beaucoup, doit faire rire l’ancien sélectionneur de Suisse. Surtout lorsque le vacarme dépasse le mur du son. On se croirait au marché des joueurs. La mission de choisir les joueurs susceptibles de rejoindre les rangs de la sélection demeure l’apanage exclusif du sélectionneur et de son staff.
En ces temps de reconstruction, progressivement, du groupe qu’attendent deux importantes échéances (CAN-2025 et Coupe du monde 2026), le sélectionneur aura besoin de joueurs affirmés qui évoluent au sein de très bons clubs du Vieux Continent ou qui brillent régulièrement en championnat national, même si tout le monde est d’accord là-dessus, ils ne sont pas légion. Vladimir Petkovic sait qu’il sera jugé sur les résultats et la tenue de route de la sélection.
A priori, il sait où il va. Il ne s’est pas engagé avec le président Walid Sadi sans avoir une idée sur le potentiel sur lequel reposera son travail. Avant de poser pied en Algérie, il s’est renseigné sur le football algérien et surtout les joueurs susceptibles de faire partie de ses plans.
Balancer des noms à chaque tournant devient lassant. Un jour qu’on lui avait demandé pourquoi il ne convoquait pas des joueurs cités par la presse, l’ex-sélectionneur Rabah Saâdane avait répondu : «Le sélectionneur ne convoque pas un joueur sur la base d’un article de presse.
Surtout s’il est jeune, n’a pas encore été convoqué en sélection, n’a aucune expérience des matchs sur le continent. Avant une convocation il y a des paramètres que ne maîtrisent pas ceux qui lancent des noms de joueurs.
La sélection ne fonctionne pas ainsi. Ce serait trop facile».
A l’époque, il était sur le point de monter le groupe qui allait disputer les éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Sa vision était juste.
Un peu plus d’une décade plus tard, une forme de forcing, pour ne pas dire de pression, sur le sélectionneur est en train de prendre forme.
Ce n’est pas bon. La rue ne va quand même pas finir par réaliser ce qu’elle a fait au niveau des clubs. C’est-à-dire dicter ses volontés et enfin son pouvoir sur la fédération et le sélectionneur. Les deux ont besoin de calme et de sérénité pour travailler.