Les problèmes liés aux missions et objectifs de la direction technique nationale (DTN ) vont-ils, comme par enchantement, disparaître et que les sélections de jeunes seront plus performantes à la faveur du retrait de Ameur Mansoul et de la nomination de Ali Moucer comme nouveau directeur technique national ? C'est ce que beaucoup croient, comme s'il s'agissait d'un problème de personne.
Cette lecture sommaire est à mille lieux de la réelle complexité du sujet. Si le football algérien ne se développe pas comme il est souhaité, si les sélections de jeunes n'arrivent toujours pas à être régulièrement présentes dans les grands rendez-vous des compétitions juvéniles, c'est parce que tout simplement elles sont à la traîne du peloton. Le traitement de ce chapitre très sensible commence par se poser cette question : Pourquoi nos sélections de jeunes restent régulièrement en rade des grandes compétitions ? Est-ce de la seule faute de la DTN et des différents sélectionneurs des petites catégories ? Bien sûr que ces derniers assument une partie de la responsabilité des échecs répétés. Ils payent eux les premiers et cash les douloureuses défaites, éliminations et échecs.
La situation restera en l'état tant que le problème du développement du football et le chapitre de la vraie formation ne seront pas sérieusement pris en charge. Ceux qui tirent sans sommation sur les sélectionneurs des petites catégories ne rendent service ni au football algérien, ni à la Fédération, ni aux sélections de jeunes et encore moins aux petits Verts. Les réactions épidermiques et à chaud après un échec n'aident pas à rectifier le tir ni à avancer. Ali Moucer, s'il évoluera dans les mêmes conditions que ses prédécesseurs, connaîtrait le même destin et vivrait les mêmes affres. Pour réussir dans sa mission, il faudra que les lignes changent, que les jeunes joueurs soient mieux pris en charge.
Dans le contexte actuel, c'est un vœu pieux. Les conditions objectives de ce changement souhaité par tous ne sont pas réunies. Le volume et conditions de travail au niveau des petites catégories laissent à désirer. C'est pourtant les premiers et indispensables ingrédients pour former de bons joueurs. Les jeunes, faute d'infrastructures appropriées, ne s'entraînent pas suffisamment. Cela impacte directement leur niveau.
La FAF et la DTN auront beau multiplier les stages et regroupements, cela ne compensera jamais le travail à la base que doivent accomplir prioritairement les clubs, la cellules de base du football. Pour réussir dans sa difficile mission, le nouveau DTN, Ali Moucer, a besoin d'une révolution dans la gestion du football. Une feuille de route, un projet, un programme, une politique, s'ils ne sont pas accompagnés par une franche amélioration des conditions d'entraînement et de préparation avec des moyens à la hauteur des objectifs et attentes, le football juvénile continuerait de tourner en rond.