Le CR Belouizdad n’ira pas plus loin que le tour des poules. Il ne sera pas présent dans le dernier carré de la Ligue des champions. Une première dans l’histoire récente du club dans la prestigieuse compétition inter-clubs continentale. Lors de ses trois précédentes qualifications à la Ligue des champions, le Chabab avait fait bonne figure. La quatrième a été totalement ratée.
Samedi, le prestigieux club algérien, champion d’Algérie en titre, a essuyé une humiliante défaite (0-4) contre les Young Africans de Tanzanie. Cette gifle fera date. Samedi, le ciel est tombé sur les têtes des supporters des Rouge et Blanc. Avant le coup d’envoi de la partie, les plus pessimistes d’entre eux n’imaginaient guère un tel scénario. Pourtant, une contre-performance avec une telle résonance pendait au nez du Chabab qui n’est pas au niveau espéré par ses responsables. Aujourd’hui, le CRB est face à ses réalités.
Ceux qui n’ont eu cesse de tirer la sonnette d’alarme boivent le petit lait. Le temps leur a donné raison. Les dirigeants ne peuvent se dédouaner du séisme qu’a provoqué la défaite (0-4) de samedi. L’équipe a renvoyé l’image piteuse d’un groupe sans vie sur le terrain, sans un vrai leader sur la pelouse capable de sonner la révolte, sans plan de jeu digne de la renommée du club.
Une gorge profonde très proche du club balance : «Le CRB file du mauvais coton depuis 2 ans comme si les titres lui sont montés à la tête. Sinon comment expliquer les recrutements anarchiques de joueurs en fin de parcours, une politique sportive sans ligne directrice ? Je vois déjà des voix s’élever et demander la tête du PCA, Mehdi Rabhi. Beaucoup de vautours tournent autour du club, attirés par la manne financière qu’assure le groupe Madar. Les mois à venir seront très difficiles». Ces propos sont corroborés par ce que disent les supporrers : «Il faut renvoyer tout le monde.»
Le Chabab peut-il faire l’économie d’une révolution ? Peu sûr. L’image qu’ont renvoyée le coach Paqueta et le joueur Adlane Guedioura en fin de match illustre à elle seule le malaise, pour ne pas dire la crise, sur lequel est assis le club. Techniquement, ce n’est pas beau. Le recrutement suscite beaucoup d’interrogations. Qui a mené cette opération ? Quel est son coût ? Qui l’a pensé et choisi les joueurs ? Que d’interrogations qui bien sûr resteront sans réponse.
Financièrement, le CRB avait les moyens de son ambition. Malheureusement il a été mené et effectué sans profondeur. Il a coûté cher et n’a pas apporté grand chose. Le CRB s’est trompé sur toute la ligne. Probablement sous l’influence des «décideurs de l’ombre» qui, dit-on, «ont largement trouvé leur compte». Mettre tout le monde dehors et repenser la politique du club gagne de plus en plus de partisans. Le propriétaire du club, le groupe Madar, ne devrait pas tarder à prendre ses responsabilités.
Cette saison, la corbeille ne sera pas pleine de titres. La Ligue des champions s’est envolée. Le titre de champion d’Algérie tend les bras au MCA. Il restera la Coupe d’Algérie qui sera quand même une maigre consommation pour un club dont les fondateurs avaient fixé l’objectif de rafler les titres.