La Confédération africaine de football (CAF) affiche clairement sa partialité dans l’affaire dite «maillot de Berkane». Ses commissions se relaient pour défendre une cause perdue d’avance.
Le Tribunal arbitral de sport (TAS de Lausanne) n’aura aucune difficulté pour établir sa faute et sa complicité dans l’affaire Berkane. La CAF a transmis au club algérois le document réclamé (la décision motivée) à l’effet de saisir le TAS dans les délais réglementaires (19 jours à partir de la date de réception du document en question).
Trois choses importantes sont à retenir à la lecture du document visé. D’abord, la CAF reconnaît qu’il manque beaucoup de choses, surtout d’ordre réglementaire, pour étayer les décisions annoncées. C’est un aveu extrêmement important. Une décision ne peut être prise, affichée ou communiquée sans une référence claire à des articles du règlement.
Elle le reconnaît clairement et explicitement. Les arguments juridiques et réglementaires qui ont motivé la décision rendue par sa commission qui n’est pas habilitée pour cet exercice suffit pour annuler la décision infligée à l’USM Alger, à savoir le forfait.
Depuis quand une équipe présente tout au long du protocole d’un match (déplacement au stade, présence dans les vestiaires, durant la vérification des licences par devant les officiels de la CAF, apparition sur le terrain, échauffement sur la pelouse..) peut-elle être qualifiée d’absente et sanctionnée d’un forfait ?
C’est plutôt l’adversaire qui a refusé de se soumettre au protocole qui devait être déclaré forfait. Ensuite, dans l’ appel de l’USM Alger mentionné dans la décision motivée de la CAF, celle-ci avoue sans peine que conformément à ce qu’a rappelé l’USM Alger dans son appel, la commission interclubs de la Confédération n’avait aucun droit de se prononcer sur l’appel de l’USMA.
D’autres sont habilités pour traiter de la question posée par le club algérien. La commission de discipline ou de recours est la mieux indiquée pour traiter ce type d’affaire. La CAF a fermé les yeux, cautionné cette dérive.
Toute honte bue, elle a avoué que la réclamation de l’USMA était appropriée. Enfin, et c’est la meilleure, la décision de la CAF souffle qu’il s’agit «d’un cas de force majeure» qui a participé au non-déroulement du match aller. Malheureusement, elle ne fournit aucun article réglementaire pour faire avaler sa décision d’infliger un match perdu à l’USMA pour un prétendu forfait alors que l’équipe avait rempli toutes les conditions du protocole d’avant-match.
Il faut qu’elle explique ce qu’est un cas de force majeure. La référence à celui- ci et sa publication donnerait une visibilité à l’argumentaire. Le même motif (cas de force majeure) sera-t-il affiché dans les attendus du second match non- joué.
La CAF a opté pour la fuite en avant, en misant sur la faute administrative pour se draper derrière la faute administrative et ainsi faire porter le chapeau aux lampistes de service.