La Confédération africaine de football (CAF) est incorrigible. Elle ne retient pas les leçons de ses erreurs, notamment en ce qui concerne les événements et manifestations qu’elle organise hors des terrains de football. De nouveau, elle s’est encore distinguée par son manque de transparence dans le choix des nominés pour la cérémonie des Awards et surtout les lauréats.
C’est un exercice qu’elle a rarement maîtrisé, comme l’attestent ses performances en la matière en 53 ans d’existence de ce rendez-vous suivi sur le continent. L’édition 2023, par ses incohérences, a confirmé l’incapacité de l’instance faitière du football africain à maîtriser ce sujet de bout en bout. Le sacre du Nigérian Victor Oshimen, joueur du SSC Naples (Italie), meilleur buteur du championnat d’Italie et champion d’Italie 2023, n’a pas fait l’unanimité quant au lauréat de l’édition de cette année.
Notre compatriote Ryad Mahrez était le plus indiqué pour succéder au Sénégalais Sadio Mané. Il a remporté au moins deux titres majeurs, la Ligue des champions UEFA et le championnat de Premier League avec Manchester City, sans parler d’autres titres collectifs et individuels (passeur et buts marqués). Ces énormes statistiques n’ont pas pesé lourd devant l’entêtement des dignitaires de la CAF et l’absence totale de paramètres fiables pour couronner les lauréats. Depuis la nuit des temps (1970), la CAF va à contresens de tout ce qui se fait dans ce domaine.
Elle s’appuie, pour sauver les apparences, sur sa commission technique qu’elle charge d’établir une liste de nominés qu’ensuite l’exécutif prend en charge pour désigner ses «préférés». Il a presque toujours été ainsi. Que de fois des footballeurs se sont insurgés contre le classement établi en catimini, sans identification des votants et, surtout, sans critères préalablement établis et portés à la connaissance de tous.
La CAF a toujours copié ce que font les autres confédérations. Malheureusement, elle le fait toujours mal. Les critères de sélection, elle les a gommés pour pouvoir décider de l’identité des lauréats. A l’occasion de la cérémonie de la 53e édition organisée lundi soir à Marrakech (Maroc), elle a été moquée par ses propres invités qui ont, à juste raison, pointé du doigt la date choisie. Elle était coincée entre la fin de la 3e journée de la Coupe de la Confédération et une dernière journée décisive des compétitions de l’UEFA. La CAF s’en fout des critères, de la date de la cérémonie ainsi que de la disponibilité des intéressés (joueurs).
Ce qui lui importe, c’est de trouver un terrain de chute où organiser la cérémonie avec prise en charge des invités et des sponsors qui lui épargneront de solliciter ses (maigres) ressources financières. Après l’Egyptien Mohamed Aboutrika, l’Ivoirien Didier Drogba, hier, c’était au tour de l’Algérien Ryad Mahrez de noter la légèreté de la Confédération dans la conduite des affaires du football et de la distinction des Awards 2023.