Après la participation peu glorieuse de l’équipe nationale à la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN-Cameroun 2021), les choses vont probablement se précipiter au niveau de la fédération. Des gens sont en train de mettre le feu aux poudres.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports doit user de son autorité pour que la maison ne brûle pas. Le mauvais parcours des Verts à la CAN a été l’élément déclencheur d’une crise qui couvait depuis le printemps dernier. C’est un secret de polichinelle de révéler que le courant n’est jamais bien passé entre le nouveau président de la fédération, Charaf Eddine Amara, élu en avril 2021, et le sélectionneur Djamel Belmadi.
Les sourires et propos de circonstance n’ont trompé personne. Le premier a eu l’intelligence de s’effacer totalement de la scène et devant le sélectionneur. Cette attitude a été perçue comme une faiblesse. Ç’en est une effectivement. Elle ne lui a pas épargné les critiques et sarcasmes de ceux qui, aujourd’hui, l’attaquent frontalement. On ne sait pourquoi. Plus effacé que Charaf Eddine Amara tu meurs.
Pourquoi s’acharner sur lui alors qu’il ne décide de rien dans tout ce qui touche le fonctionnement de l’équipe nationale? S’est-il immiscé dans le programme des Verts, a-t-il cherché à s’impliquer dans le choix des joueurs, a-t-il refusé une demande émanant du staff technique ?
Rien de tout cela. Pire pour lui, des salariés de la fédération lui ont dicté bien des décisions fortes qu’ils sont de la proximité et de l’appui de ceux qui tirent les ficelles sans s’affranchir. L’heure est grave. Un exercice dangereux s’est mis en place depuis le printemps dernier. Le pouvoir conféré au président de la fédération par les statuts et la «légitimité» de son élection a été rogné par l’autorité auto-proclamée à Sidi Moussa.
Les objectifs inavoués ont éclaté au grand jour. Le président Amara doit partir parce qu’il est indésirable. Il sera probablement sacrifié. Ordre aurait été donné, ces dernières heures, «de le dégommer». Pas pour avoir transgressé les statuts et règlements, provoquer des dysfonctionnements.
Ce serait une grave erreur de s’engouffrer dans cette voie éloignée de la légalité. Un autre cercle qui partage le pouvoir avec celui de Sidi Moussa cherche, lui aussi, à profiter de cette aubaine pour faire débarquer Abdelkrim Medouar de la tête de la ligue de football professionnel (LFP).
Il utilise ses nombreuses ramifications sur la toile et certains acteurs du football pour déstabiliser l’homme qu’ils ont adoubé lorsque Mahfoud Kerbadj a été prié de faire ses cartons.
Ces liaisons dangereuses et ce plan machiavélique poussent le football algérien vers le néant qu’il est sur le point de rejoindre. L’heure n’est pas à la décapitation. La fuite en avant n’a jamais été payante.
Personne n’a le droit de faire l’économie du bilan de la fédération depuis l’arrivée de Amara à sa tête, mais aussi celui de la CAN au Cameroun. Attention, il y a danger !