Comment réformer les retraites ?

27/01/2022 mis à jour: 19:35
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L’actualité est rythmée par l’hyperinflation qui a gagné les prix des produits de consommation de base, accentuant les difficultés des catégories sociales vulnérables.

Parmi ces dernières, figurent les modestes retraités. Pour beaucoup d’Algériennes et d’Algériens, il n’est aujourd’hui plus possible de vivre dignement avec sa pension de retraite, en raison de la hausse constante du coût de la vie. Et il y a pire : les travailleurs de l’informel, qui représentent une grande partie de la population active en Algérie, sont exclus du système de retraite.

La réforme des retraites demeure un point très urgent de l’agenda politique. Outre la nécessité de maintenir le système social, il y a l’urgence de réduire la pauvreté des retraités. A présent, la Caisse des retraites (CNR) est dans le rouge, car il n’y a plus assez d’actifs pour financer les pensions. Non seulement la majorité touche de maigres pensions ou allocations de retraite, mais le système de prévoyance vieillesse ne survit que grâce à la perfusion permise par la rente pétrolière.

La situation est extrêmement précaire pour les ex-salariés, les anciens modestes fonctionnaires, les professions libérales et les commerçants. Au bout d’une longue carrière, beaucoup se retrouvent avec une pension de 20 000 à 25 000 DA. Et cela, dans un pays où le coût de la vie est de plus en plus cher. Un employé qui a travaillé toute sa vie à plein temps vit une vieillesse difficile.

Les anciens assurés qui ne remplissent pas la condition minimale de 15 ans d’activité et qui ont accompli au moins 20 trimestres d’assurance perçoivent une très faible allocation qui n’atteint même pas le revenu minimum légal. De plus, les revalorisations annuelles des pensions et des allocations de retraite sont loin d’être proportionnelles à l’inflation réelle. Le système de prévoyance vieillesse peut pourtant être réformé.

Certains experts proposent l’idée de trois piliers : une prévoyance d’Etat qui assure à tout le monde une modeste rente minimale. Les employés doivent, en outre, obligatoirement être assurés auprès d’une caisse de pension, dont la rente, ajoutée à celle du premier pilier, peut leur permettre de conserver leur niveau de vie habituel. Le troisième pilier peut être constitué par des incitations à l’épargne privée. L’Etat doit également verser aux retraités dans le besoin des prestations complémentaires financées par l’argent des contribuables.

Une autre piste serait la création d’un régime par comptes dits «notionnels». C’est un système dans lequel chaque assuré est titulaire d’un compte individuel où sont enregistrés ses droits à la retraite.

Les cotisations versées au nom de l’assuré augmentent chaque année son capital qui correspond au cumul des cotisations versées dans le passé et revalorisées. Les régimes complémentaires par capitalisation peuvent aussi être encouragés. Les cotisations salariales et patronales peuvent être réparties entre ce compte notionnel et un compte en capitalisation.

Les adhérents auront la possibilité de cotiser volontairement à des taux plus élevés. Les droits à la pension seront en fonction des cotisations versées pour inciter employeurs et salariés à ne plus sous-déclarer. Enfin, pour l’inclusion de l’informel, l’une des options est la pension universelle, qui n’est pas une retraite contributive, mais une modeste allocation qui doit être versée par l’Etat à toutes les personnes âgées, même si elles n’ont jamais cotisé.

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