C’est la première étrangeté, pour fabriquer un miroir, c’est-à-dire du verre poli généralement recouvert d’étain, de cuivre et de plomb, l’élément de base est le sable, ou plus exactement de la silice fondue.
Comment avoir une belle image avec ce matériau, du sable, ce corps coulant, semi-liquide, mobile, léger et si difficile à apprivoiser tant est qu’il s’envole à la moindre brise ?
C’est le fond de la question, après la visite de Disco Maghreb pour acheter de vieilles K7 dans un quartier cerné par les forces de sécurité et son déjeuner avec un écrivain local qui est pourtant venu avec lui de Paris dans son avion, le fait le plus étrange est certainement l’installation d’une commission mixte annoncée de façon unilatérale par le président français, structure bureaucratique censée étudier la colonisation et la guerre d’indépendance algérienne. Pourquoi ?
Pour savoir si l’Algérie a bien été colonisée et s’il y a eu des exactions alors qu’il y a des tonnes de documents et de travaux historiques déjà existants qui suffisent amplement à savoir ce qu’il s’est passé sans Benjamin Stora ?
En fait, c’est une annonce faite par un politique, dont la fonction est justement d’annoncer, puis de déléguer pour pouvoir déplacer la responsabilité, et il aurait été plus juste pour Macron d’annoncer l’ouverture des archives, pas seulement aux historiens triés sur le volet et généralement désignés par l’Etat français, mais à tout le monde. Comment écrire l’histoire quand on n’a pas de mémoire ?
Un inventeur d’Arris, dans les Aurès, a trouvé la solution, un stylo qui écrit à l’envers, à chaque lettre apposée il fait apparaître les lettres qui ont été écrites avant, une phrase ainsi écrite avec cet instrument fait apparaître toutes les phrases écrites depuis des milliers d’années sur le sujet. On ne sait pas très bien comment fonctionne cette invention diabolique, mais on aura au moins compris que le futur n’existe pas encore, c’est pour cette raison qu’on peut en parler avec autant de légèreté.