Il n’y a pas plus simple que de respirer ? Pas si sûr. Pourquoi respirer correctement est important, et comment faire ? On fait le point avec Stéphanie Brillant, fondatrice de l’Académie du souffle et auteure de L’incroyable pouvoir du souffle : prenez les commandes de votre vie.
On respire inconsciemment, c’est un fait. Sans y penser, c’est vital. Ce qui ne veut pas dire que cette respiration inconsciente est celle qui nous apporte le plus de bienfaits. En tablant sur une respiration consciente, on peut activer son système parasympathique, ce qui permet de ralentir le rythme cardiaque, favoriser repos, relaxation et récupération.
Avec des bénéfices santé évidents. «La respiration consciente n’est ni plus ni moins que la respiration naturelle qui met le corps et le mental en équilibre», indique Stéphanie Brillant, qui dirige l’Académie du souffle.
«Belisa Vranich – une psychologue clinicienne américaine connue pour son travail autour du souffle, elle a notamment créé les “Breathing classes”, aux États-Unis – a constaté que les enfants respiraient naturellement correctement jusqu’à l’âge de cinq ans environ, autrement dit jusqu’à l’entrée de l’école !» Les contraintes de l’école (qui rappellent celles de la vie active en général) perturbent ainsi notre respiration naturelle.
En cause notamment? La station assise, tout au long de la journée, mais aussi les vêtements étriqués ou le stress. «Une étude a même montré que nous retenons notre respiration quand nous lisons nos e-mails», relève notre experte.
En retrouvant une respiration naturelle, on agit sur l’ensemble de nos organes via le nerf vague, on peut réduire les inflammations de l’organisme, améliorer le sommeil – les phases de sommeil profond sont plus nombreuses –, mieux gérer ses émotions ou même réguler son poids, booster sa mémoire et ses capacités de concentration. «Quand on respire mal, nos poumons fonctionnent moins bien, insiste Stéphanie Brillant, tout comme notre système digestif.» La respiration naturelle et consciente repose sur trois piliers :
- C’est une respiration qui s’effectue par le nez, aussi bien l’inspiration que l’expiration, de manière à oxygéner complètement les voies respiratoires. «C’est très important, car alors le nez peut pleinement jouer son rôle de filtre, note encore Stéphanie Brillant. Si on dort la bouche ouverte par exemple, notre organisme perd en oxygénation et en récupération» ;
- C’est une respiration ample, qui mobilise le thorax, à 360° puisque l’on ressent l’ouverture au niveau de l’abdomen, des flancs et du dos ;
- C’est une respiration, enfin, qui se cale sur un rythme lent, en dessous de 12 inspirations/expirations par minutes. La cohérence cardiaque qui consiste à effectuer six respirations par minute, peut être une respiration de référence (au niveau du rythme) quand on la maîtrise.
Le diaphragme est le muscle de référence quand on parle respiration. C’est lui qui fait la jonction entre l’abdomen et la cage thoracique puisqu’il se situe dans l’alignement des deux.