A l’occasion du 30e anniversaire de l’assassinat d’Ahmed et de Rabah Asselah, un hommage leur sera rendu, aujourd’hui dès 9h, à l’Ecole des Beaux-arts d’Alger.
Trois années se sont écoulées depuis l’assassinant terroriste d’Ahmed et Rabah Asselah, père et fils. Ils ont été assassinés un tragique 5 mars 1994, à l’intérieur de l’Ecole des beaux-arts d’Alger. Directeur de cette école d’art depuis 1989, Ahmed Asselah a été abattu d’une balle tirée dans la tête, tandis qui son fils, Rabah -qui était étudiant en design graphique au sein de l’école- âgé de 22 ans, atteint dans l’abdomen, a succombé à ses blessures dans la soirée à l’hôpital militaire de la capitale.
Le défunt Ahmed Asselah était avant tout un homme de conviction qui a beaucoup œuvré pour la culture et pour ses prises de position en faveur de la démocratie.
Pour rappel, avant d’occuper le poste de directeur de l’Ecole des beaux-arts d’Alger, Ahmed Asselah était journaliste à la Radio algérienne puis à la télévision. Il était également chargé de mission auprès du ministère de la Formation professionnelle, du secrétaire général de l’institut de musique et administrateur de la troupe théâtrale de Kateb. Le regretté directeur avait dirigé l’Ecole des beaux-arts d’Alger d’une main de maître pendant quatorze ans.
Il voulait concrétiser plein de projets artistiques, mais, hélas, la horde terroriste en a décidé autrement. En plus de ses grandes qualités intellectuelles, il était un bon gestionnaire et avait d’excellentes relations aussi bien avec le staff administratif qu’estudiantin. Il a laissé un souvenir impérissable dans les mémoires, tout comme son fils Rabah.
Dans une interview accordée à notre quotidien en novembre 1992, il répondait à la question : «Quels sont vos rêves par rapport à l’école ? » : «Notre rêve pour que ces écoles d’art puissent réellement assumer leur mission qui est de former des professionnels de l’art, c’est que déjà à l’école fondamentale, on sensibilise les élèves à la conscience artistique.»
Ainsi dans le cadre de la célébration du 30e anniversaire de l’assassinat d’Ahmed et Rabah Asselah, une cérémonie de recueillement aura lieu, aujourd’hui à partir de 9h, présidée par la fondation Ahmed et Rabah Asselah à l’Ecole des beaux-arts d’Alger.
Un dépôt de gerbes de fleurs est prévu à la mémoire des deux regrettés. Juste après cette halte de souvenir, un autre événement de taille sera à l’honneur.
En effet, il est attendu le vernissage d’une exposition de peinture au niveau de la salle de conférences de ladite Ecole d’art. Dix-huit anciens étudiants des beaux-arts d’Alger viendront exposer une vingtaine d’œuvres de grands formats réalisées durant leur scolarité à l’école.
Parmi les exposants, citons entre autres, Jaoudet Gassouma, Yahia Abdelmalek, Cheraitia, Seifeddine Zerka Mokrane, Sehanine Mohamed, Abdelkader Belkhorissate, Daoudi, Smaïl Ouchène, Djeffal Adlane, Laroul Djamel ou encore le regretté Larbi Arezki. Le vernissage en question sera rehaussé, d’émouvants et de précieux témoignages à la mémoire de ces deux hommes d’exception, disparus très jeunes et trop tôt.
Le plasticien et professeur Karim Sergoua nous confie que certains anciens étudiants des Beaux-Arts d’Alger se sont regroupés pour réfléchir sur la faisabilité d’un grand projet, toujours en hommage à Rabah et Ahmed Asselah. «Pour le jour de l’hommage du 5 mars, nous avons préféré sélectionner quelques travaux d’anciens étudiants qui ont connu le défunt Ahmed Asselah, pendant qu’il était directeur.
Pour le grand projet qui nous tient à cœur, nous le réaliserons soit au mois de mai, soit à la rentrée universitaire prochaine. Nous sommes en train de réfléchir sur sa faisabilité. Je peux vous dire qu’il y aura la participation de plus de 700 sortants des Beaux-Arts pour une grande installation et performance artistique intitulée «Je suis Beaux-arts».
Pour l’artiste peintre Karim Sergoua, depuis l’assassinat tragique des Asselah, l’Ecole des beaux-arts d’Alger a enregistré une évolution en nette progression. «L’école reste toujours ouverte. On essaye d’évoluer. Il y a de nouveaux programmes. Il y a le système LMD qui a été instauré et il y a la reconnaissance du diplôme en vue pour très bientôt. La mémoire et la flamme des Asselah sont toujours présentes. D’ailleurs l’école porte leur nom», rappelle-t-il d’une voix très émue et fière à la fois.
Notre interlocuteur rappelle qu’un autre programme sera concocté à l’occasion de la commémoration du décès tragique d’Anissa Asselah, qui, rappelons-le, a été arrachée à la vie, suite à un tragique accident de voiture le 13 mars 2000.
Pour cette triste circonstance, un événement aura lieu sur facebook où les gens interviendront soit avec des photos, soit avec des témoignages.