Pour le trentenaire de la commémoration de l’assassinat de l’ancien président Mohamed Boudiaf, qui coïncide cette année avec le 60e anniversaire de l’indépendance de notre très chère Algérie, je vous sollicite de donner votre accord pour que cet événement soit célébré avec tous les honneurs dus à ce grand révolutionnaire et homme d’Etat.»
C’est l’appel lancé par Me Achaïchia Boubaker, membre fondateur de la Fondation Boudiaf, dans une lettre adressée au président de la République, Abdelamdjid Tebboune, dont El Watan détient en exclusivité une copie. En effet, à la veille du 30e anniversaire de la commémoration de l’assassinat du regretté président Mohamed Boudiaf, Achaïchia Boubaker, en sa qualité de représentant de la Fondation Boudiaf, présidée par Madame veuve Boudiaf, veut que la célébration ne soit plus clandestine.
«Je tiens à rappeler que sa stèle a été inaugurée le 29 juin 1993, en présence de Madame veuve Boudiaf et son fils Nacer, Mechati Mohamed et M. Bouchaïb, membres des ‘‘22’’ qui étaient encore vivants.
Il y avait aussi M. Derbal, conseiller à la Présidence, représentant le président Zeroual, qui m’a fait l’honneur de répondre à mon invitation en ma qualité de représentant de la Fondation, et de Merad Brahim, wali de Annaba à l’époque. Aussi de nombreux journalistes qui couvrirent abondamment cette émouvante et inoubliable cérémonie.
Depuis l’installation de cette stèle à la maison de la culture Mohamed Boudiaf, lieu du crime à Annaba, et à chaque anniversaire de cet événement, aucune autorité nationale ou locale n’était représentée», regrette l’auteur de cette lettre, qui n’a pas omis de rappeler le sacrifice de cet ancien moudjahid. «Le président Boudiaf a répondu favorablement à l’appel lancé par le pays, qui était au bord de la destruction.
Constatant les nombreux dangers qui menaçaient l’Algérie, il lança à la fin d’un discours : ‘‘Où va l’Algérie.’’ Il ne s’est pas trompé, puisque les personnalités qui avaient le pouvoir de décision désignèrent, comme président, Abdelaziz Bouteflika, où durant près de deux décennies le pays a sombré dans la corruption et les détournements. D’ailleurs, vous lui avez répondu en éliminant les responsables de ce désastre, en les mettant hors d’état de nuire et en donnant naissance à la nouvelle Algérie, débarrassée de cette pègre, comme le souhaitait le président Boudiaf», rappelle Me Achaichia.
Pour mémoire, un seul officiel, en la personne de l’ancien wali de Annaba et actuel ministre du Travail, Youcef Cherfa, qui avait il y a sept années marqué les Algériens en général et les Annabis en particulier pour avoir ordonné et financé la rénovation de la stèle commémorative de l’ancien président du Haut Conseil de l’Etat (HCE).
Depuis la disparition du défunt, soit 30 ans après, et à chaque anniversaire commémorant son assassinat, aucune autorité locale n’avait daigné rendre un hommage officiel au défunt président Tayeb El Watani. Seule une poignée d’humbles hommes se recueillait sur le lieu même et à la même heure où avait été assassiné Mohamed Boudiaf, un des révolutionnaires de la première heure pour l’indépendance du pays.