En ce moment, un dôme de chaleur venu d’Amérique du Nord est à l’origine de la vague de chaleur qui s’est installée depuis plusieurs semaines sur la péninsule ibérique avec un débordement vers le Sud, en Oranie et dans le sud-ouest de la France. Bien que les températures aient frôlé les 40°C, elle est relativement plus faible que celle de l’été passé.
L’été 2021 a été chaud, très chaud, trop chaud, au-dessus de notre région. Plusieurs épisodes caniculaires se sont succédé de la fin mai jusqu’à la mi-octobre avec un pic à la mi-août à l’origine des giga incendies de forêt qui du reste ont affecté tous les pays de la Méditerranée. Au nord comme au sud du pays, le mercure a grimpé au-dessus des températures habituelles.
Le 9 août, la ville côtière d’El Kala et In Salah au centre de Sahara ont enregistré la même température : 50°C à l’ombre. Un dôme de chaleur s’est en effet installé durablement sur l’extrême nord-est du pays.
Le dôme de chaleur est une immense masse d’air chaud emprisonnée par des pressions atmosphériques qui l’empêchent de se diluer et que les météorologues définissent comme «un système de haute pression (anticyclone) persistant et puissant où la température est plus élevée sur une grande épaisseur de la troposphère que dans les régions environnantes».
En ce moment un dôme de ce type venu d’Amérique du Nord est à l’origine de la vague de chaleur qui s’est installée depuis plusieurs semaines sur la péninsule ibérique avec un débordement vers le Sud en Oranie et dans le sud-ouest de la France. Bien que les températures aient frôlé les 40°C, elle est relativement plus faible que celle de l’été passé.
Elle a néanmoins provoqué des sécheresses persistantes pour la saison qui ont poussé les pays plus fortement touchés, l’Espagne et a France, à prendre d’ores et déjà des mesures de restriction pour l’usage de l’eau. +51°C au Pakistan, +48°C au Mexique, +46°C en Égypte.
Partout dans le monde, des températures historiques sont enregistrées, menaçant la santé humaine, l’approvisionnement en eau, les récoltes futures et même la biodiversité, qui elle ne résiste pas à une chaleur si accablante.
Les images font le tour du monde, celles de ces millions d’êtres humains en Inde et au Pakistan recherchant de la fraîcheur dans les bassins, les cours d’eau, à la mer. Frappés par une vague de chaleur longue de plusieurs semaines exceptionnellement précoce avec des températures qui ont dépassé 50°C.
L’inde souffre de pénuries d’eau et le Pakistan de coupures de courant provoquées par la consommation qui a explosé avec l’usage des climatiseurs. En janvier, c’était à l’Amérique du Sud et à l’Australie d’affronter des vagues de chaleur de 50°C et de gigantesques incendies de forêt.
En fait aucune région du monde n’a été épargnée par des hausses exceptionnelles et longues de la température. Indubitablement le monde est en train de changer et selon de nouvelles études venues s’ajouter au dernier rapport du GIEC, et parle de zones inhabitables et de migration dues aux effets du changement climatique, notions que les scientifiques ont même mis au point en conjuguant les valeurs de la température et de l’humidité.
Selon une récente étude parue début mai dans Nature relayée par National géographique, 30% de la population mondiale est à l’heure actuelle exposée à des vagues de chaleur potentiellement meurtrières 20 jours par an voire plus.
A la manière d’un feu de forêt qui gagne du terrain, le changement climatique favorise la propagation de cette chaleur intense. Dans « Nature », on peut lire encore que «75% des habitants de la planète risquent de mourir de chaud d’ici à 2100».
Les villes méditerranéennes en première ligne
Dans le Bassin méditerranéen, la température moyenne annuelle augmente très vite, surtout dans les villes où réside la majorité de la population. Les vagues de chaleur avec des températures plus élevées que la normale durant plusieurs jours consécutifs sont devenues des plus en plus fréquentes et plus intenses.
Les villes établies sur le littoral ont prospéré au cours des siècles grâce à la clémence du climat qui a fait que de nos jours c’est la première destination touristique du monde avec 260 millions de touristes par an pour une population résidente de 400 millions d’habitants.
Cela ne devrait pas durer selon des experts du Mediterrean change climate pour lesquels les villes modernes faites de béton et de verre ont remplacé les villes anciennes avec leurs rues étroites leurs petites ouvertures et un bâti blanc réfléchissant permettaient d’atténuer l’effet des pics de chaleurs.
Le risque pour les ressources en eau est très important avec une diminution des précipitations de 2 à 15% pour un réchauffement global de 2°C tel qu’annoncé par le dernier rapport du GIEC, la baisse maximale étant localisée au sud et à l’est du bassin.
On projette un allongement de la saison sèche estivale et une augmentation des pluies intenses hivernales avec de grands risques d’inondations. Un scénario bien rodé en l’Algerie où les températures de ce mois de mai annoncent un été pas très clément.