Le gouvernement colombien a accordé à l'ELN le statut «d'organisation politique armée rebelle», un geste salué samedi par cette guérilla comme indispensable à la poursuite du processus de paix initié par le président de gauche Gustavo Petro.
L'ELN avait menacé de mettre fin à toute négociation si elle ne se voyait pas accorder ce statut, destiné à la distinguer d'autres groupes armés, tels les narcotrafiquants, avec lesquels Petro s'efforce également de conclure une «paix totale».
La guérilla a salué sur Twitter un «accord sur les questions sans lesquelles il est impossible de développer clairement et fermement ce processus de paix : la qualification juridique de l'ELN comme organisation politique armée rebelle».
Les délégués ont également convenu de mettre en place un canal de communication fonctionnant pendant la suspension des pourparlers, dont le dernier cycle a débuté le 13 février à Mexico avec le Chili, le Venezuela, la Norvège, le Mexique et le Brésil comme garants, ainsi qu'une trêve bilatérale à l'ordre du jour.
L'Armée de libération nationale (d'inspiration guévariste), dernière guérilla constituée comme telle encore active dans le pays, avait repris ses discussions avec le gouvernement en novembre 2022, après quatre ans d'interruption. Le président Petro, lui-même un ancien guérillero du mouvement M-19, avait décrété le 1er janvier un cessez-le-feu avec cinq groupes armés, dont l'ELN, qui a peu après démenti l'annonce présidentielle.
Fin janvier, l'armée colombienne avait toutefois tué neuf membres présumés de la guérilla.
Petro, qui a pris ses fonctions en août comme premier président de gauche de l'histoire de la Colombie, ambitionne d'aboutir à une «paix totale» avec la multitude de groupes armés opérant dans le pays, très souvent impliqués dans le narcotrafic.