Les abords du jardin sont littéralement assiégés par les transports en commun qui viennent de différentes wilayas du pays.
Le jardin d’essai est un espace qui attire des visiteurs des quatre coins du pays, particulièrement en cette période de fin des examens pour les élèves. Dès les premières heures du matin, les abords du jardin sont littéralement assiégés par les transports en communs, dont les plaques d’immatriculation indiquent les différentes wilayas du pays.
Il y a des bus qui viennent de Bordj Bou Arréridj, de M’sila, de Tizi Ouzou, de Médéa et même de Ghardaïa. Les enfants, qui pressent le pas pour pénétrer à l’intérieur de cet espace féerique, se retrouvent vite dans ses allées, où ils sont arrachés par, on ne sait quel tour de magie, au vacarme de la ville et de sa cacophonie.
Ils sont projetés presque dans une autre dimension, qui coupe avec l’environnement immédiat du jardin. «On est vraiment surpris, car le jardin est cerné par les immeubles des quartiers avoisinants, notamment du côté sud et du côté est. Mais dès qu’on pénètre à l’intérieur, on se retrouve face à un autre environnement totalement différent», confie un visiteur venu de la wilaya de Bouira.
Cette configuration particulière confère à ce jardin botanique une dualité singulière, celle d’une flore rayonnante et d’un centre urbain aussi enchevêtré qu’une claire-voie. Dès que les groupes d’enfants franchissent le portail du jardin, ils s’évanouissent comme des ombres furtives dans les entrailles de cette flore envoûtante, aux allures de jungle.
Certains n’hésitent pas à grimper aux lianes, pour nous faire rappeler que le premier Tarzan a été tourné ici. D’autres jouent aux petits explorateurs en inventoriant des yeux les fleurs et les plantes baroques qui occupent tous les carrés de végétation, «c’est la deuxième fois en l’espace de quelques mois que visite le jardin d’essai du Hamma.
Nous sommes des adhérents d’une maison de jeunes qui se trouve à Ain Soltane dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. A chaque visite nous sommes éblouis face à la diversité des plantes et des arbres», dira un autre visiteur. Outre la végétation, le jardin est un espace d’exposition de sculptures qui remonte l’époque coloniale.
Ces oeuvres sont exposées dans les endroits les plus improbables du jardin botanique. Aux contours des buissons et même aux centres d’étangs d’eau, «ces sculptures ont été réalisé par l’artiste Emile Gaudissard durant le siècle dernier.
Venir au Jardin d’essai est une occasion pour contempler ces œuvres intemporelles qui sont blotties entre les arbres et au milieu des mares d’eau. C’est une autres manière de voir les sculptures», explique un animateur de groupe de jeunes spécialisés dans les arts plastiques.
Le Jardin d’essai du Hamma est un joyau dont il faut impérativement prendre soin et entretenir, car il s’agit au final d’un jardin botanique et non d’un lieu de promenade où on organise des pique-niques. «Il faut maintenir un état d’hygiène permanent et soumettre les visiteurs à des règles strictes pour protéger la végétation et les espèces végétales rares», soutient un visiteur agronome de son état.