Le 6e Festival international l’Eté en musique a pris fin, mercredi soir, au Théâtre de verdure du Casif, à Sidi Fredj, avec un concert animé par la vedette de la chanson algérienne d’expression amazighe, Takfarinas, qui a gratifié le nombreux public avec un florilège de chansons de son répertoire.
Takfarinas est entré sur scène muni de son instrument fétiche, le mandole électrique conçu en forme de fraise et baptisée «Ul-iw» (Mon cœur), prenant le temps de consommer pleinement l’accueil triomphal qui lui a été réservé et les premiers instants de bonheur à retrouver son «cher public».
Ouvrant la soirée avec Azul, chanson de bienvenue qui célèbre la diversité culturelle dans sa dimension algérienne et africaine, Takfarinas a enchaîné une vingtaine de pièces, reprises toutes en chœur par l’assistance et conçues dans les genres chaâbi, traditionnel et pop et dans des thématiques sociales, à l’instar de Ayessiyi et Oughaled (l’exil), ou Fellam et Louiza (l’amour), ou encore Lwaldine qui rend hommage aux sacrifices des parents.
Chantant l’adret et l’ubac avec une voix présente et bien étoffée, l’artiste a également entonné les pièces Awi Niya, Chucha, Idhelli kan, Aya âssas nez’zahriw, Salamat, Irwihen, Ur-yid Tuqiara, Yebua Remman, Waytelha, Lawliya et Zaâma, zaâma, succès international sorti en 1999. Soutenu par une quinzaine de musiciens, dirigés par le maestro-pianiste Tayeb Drifoul, Takfarinas a encore rehaussé sa prestation avec de belles figures chorégraphiques brillamment exécutées par les ballerines et les danseurs du ballet Assirem, ainsi qu’une polyphonie à quatre pupitres d’une vingtaine de voix du chœur de la wilaya d’Alger, dirigé par l’autre maestro, Zohir Mazari.
Cédant au déhanchement dès la première chanson entonnée par Takfarinas, le nombreux public a savouré tous les moments de cette grande soirée, au même titre que lors de l’ensemble des prestations du 6e Festival international, l’Eté en musique a été organisé du 22 au 30 août, au Théâtre de verdure du Casif, par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI), en collaboration avec l’Entreprise de gestion touristique du complexe de Sidi Fredj. Interagissant avec son public durant trois heures de temps sous un éclairage de grands soirs, Takfarinas n’a pas caché son «immense bonheur à le retrouver, célébrant et sublimant avec lui sa patrie à travers sa diversité culturelle et la grandeur de son histoire».
Natif d’Alger, en 1958, Takfarinas, de son vrai nom Ahcène Zermani, s’intéresse d’abord à la musique chaâbi, en s’inspirant des ténors de ce genre populaire, notamment El Hadj M’hamed El Anka et Cheikh El Hasnaoui, pour se distinguer également par sa danse typique, ainsi que par son style de musique appelé yal qui s’adresse à tous les goûts.
Du haut de ses 40 années de carrière, l’artiste entretient une discographie riche d’une centaine de pièces qui portent la culture algérienne, comptant ainsi à son actif plusieurs albums dont Waytelha (1986), Zaama Zamma (1999), Honneur aux dames (2004) et Lwaldine ou encore Ul-iw Tsayri.
Assurant une présence de proximité quasi-quotidienne à l’événement, le directeur de l’ONCI et commissaire du 6e Festival international de l’ «Eté en musique», Abdellah Bouguendoura, a d’abord noté avec satisfaction «le retour en masse d’un public exclusivement formé de familles», soulignant la pertinence du poste de «directeur artistique pour ce genre de manifestations culturelles, internationales notamment».
Rappelant que la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, avait «insisté sur la création d’un festival phare à Alger durant l’été», M. Bouguendoura a déclaré qu’«une profonde réflexion est d’ores et déjà engagée pour trouver plus de soutiens financiers» à ce festival, dont la prochaine édition, a-t-il conclu, «devrait être universelle et la plus variée possible». Après la clôture du 6e Festival international, l’ Eté en musique, l’ONCI revient, dès jeudi, à son programme Les nuits du Casif, animé tous les soirs à partir de 22h au Théâtre de verdure du Casif, à Sidi Fredj, par une pléiade d’artistes connus du grand public.