Clôture du 2e Congrès national de la SAOMM : Lancement du Plan national de lutte contre l’obésité

13/11/2023 mis à jour: 01:22
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L’obésité en Algérie est devenue une préoccupation majeure de notre système de santé. Nous faisons face à une augmentation croissante et alarmante de sa prévalence chez les adultes, mais aussi chez les enfants, et les chiffres sont éloquents, soit 30% des femmes, 14% des hommes et environ 10% de nos enfants», a d’abord affirmé le Pr Amar Tebaibia, président de la SAOMM. 

Selon lui, cette maladie, qui auparavant était définie comme un simple excès de masse grasse, est en réalité une maladie chronique complexe, multifactorielle et grave. «Celle-ci se complique de multiples pathologies, pour ne citer que le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’HTA, le syndrome d’apnées du sommeil, les AVC, mais aussi plusieurs cancers, sans oublier les problèmes psychosociaux parfois très graves, constituant une menace grandissante aux lourdes conséquences socio-économiques», a-t-il poursuivi. 

D’ailleurs, de nombreuses thématiques ont justement été abordées lors de ce congrès, à l’exemple du traitement actuel de l’obésité, le diabète de type 2 et ses défis actuels, mais aussi le lien entre l’obésité et les différentes pathologies comme le cancer, les troubles psychologiques ou encore les risques cardio-métaboliques. «Nous avons la responsabilité collective de travailler ensemble pour améliorer la santé de notre population et prévenir les souffrances inutiles liées à l’obésité et aux maladies métaboliques», a conclu M. Tebaibia.

 Un avis partagé par le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi. En effet, dans son allocution à l’ouverture des travaux du 2e Congrès international de la SAOMM, le ministre a assuré que la lutte contre l’obésité implique «la conjugaison de nos efforts de prévention en adoptant une approche globale qui inclut l’éducation nutritionnelle, la promotion de l’activité physique mais aussi la sensibilisation du public». 

Par ailleurs, M. Saïhi a annoncé le lancement prochain du Plan national de lutte contre l’obésité. Ce dernier «mobilisera toutes les parties concernées et s’appuiera sur 5 axes», a fait savoir M. Saïhi. 

Le ministre de la Santé a par ailleurs souligné la nécessité de «promouvoir la production d’aliments sains, la promotion de la pratique d’activité physique et le respect d’un comportement alimentaire sain et équilibré pour prévenir ce problème». 

Prévention 

A noter que l’obésité n’est plus considérée par l’OMS comme un simple facteur de risque, susceptible d’engendrer des pathologies, mais comme une maladie à part entière et en plein essor. Plus loin encore, l’Organisation mondiale de la santé considère l’obésité comme étant la première épidémie non contagieuse de l’histoire de l’humanité. 

D’ailleurs, à en croire les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de cas d’obésité a triplé entre 1975 et 2016. Ainsi, en 2016, près de 2 milliards d’adultes (39%) étaient en surpoids, et sur ce total, plus de 650 millions étaient obèses, soit 13% de la population mondiale. Les chiffres ont également démontré que plus de 340 millions d’enfants et d’adolescents âgés de 5 à 19 ans étaient en surpoids ou obèses, dont 10% d’enfants de moins de 5 ans. Face à ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur, nombreux sont les spécialistes qui appellent à mettre fin au «marketing de la malbouffe». 

C’est d’ailleurs le cas du docteur Ahmed Hamid Brahimi, spécialiste en nutrition, diététique clinique et thérapeutique. 

Selon lui, l’environnement médiatique «ne délivre presque pas de message de prévention et d’éducation nutritionnelle. Bien au contraire, les médias véhiculent plutôt des messages publicitaires de l’industrie agroalimentaire qui vantent les ‘’bienfaits’’ des boissons sucrées et autres friandises en direction de nos enfants et même des adultes».

 «Ces publicités tendant à influer négativement sur les bonnes habitudes alimentaires des enfants sont diffusées aux heures de grande écoute sur tel ou tel produit, invitant à consommer encore plus et en venir à les considérer presque comme une récompense à mériter aux yeux des enfants», a-t-il poursuivi. C’est pourquoi, M. Brahimi estime que le gros travail de prévention doit se faire en direction des enfants. «Il est plus facile d’éduquer un enfant que de rééduquer un adulte en matière de nutrition. Cela peut commencer à l’école, par exemple privilégier des yaourts nature à la place des sucrés dans les cantines scolaires», 
conclut-il.

Sofia Ouahib 
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