A quelques jours de l’ouverture de la COP28 à Dubaï, son président, l’Emirati Sultan Al Jaber, a défendu samedi dans un entretien à l’AFP la présence massive des industriels et des entreprises lors de cette nouvelle conférence sur le climat, martelant que le secteur privé était indispensable au ralentissement des émissions de gaz à effet de serre.
«Tout le monde doit faire partie du processus, tout le monde doit assumer ses responsabilités et rendre des comptes», a déclaré Sultan Al Jaber. «Cela inclut toutes les industries, notamment les industries très émettrices comme l’aviation, les transports, l’aluminium, le ciment, l’acier ainsi que l’industrie pétrolière et gazière», a-t-il insisté. La COP28, du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, s’annonce record en matière de participation, avec plus de 70 000 participants attendus, dont le pape François.
Un millier de dirigeants d’entreprises et d’organisations philanthropiques sont inscrits à une réunion qui se tiendra sur deux jours en parallèle du sommet des chefs d’Etat et de gouvernements, les 1er et 2 décembre. Une vingtaine d’engagements devraient être annoncés par les entreprises à cette occasion, selon son organisateur Badr Jafar.
Depuis sa nomination en janvier à la tête de la COP28, Sultan Al Jaber a manifesté sans relâche sa volonté d’associer le secteur privé au financement, aux côtés des Etats, de la transition énergétique ou encore de l’adaptation des pays vulnérables au réchauchement climatique. «Nous devons encourager les financements de la part du secteur privé. Nous devons aider à réduire les risques pour les capitaux privés.
Nous devons fournir les assurances nécessaires et les mécanismes de couverture pour protéger le secteur privé, l’encourager et l’inciter à se joindre aux efforts pour résoudre les défis du financement climatique», a-t-il détaillé auprès de l'AFP. Il était interrogé sur l›appel lancé par des parlementaires américains et européens auprès de l'ONU en faveur de l›instauration de nouvelles règles de transparence sur la participation des entreprises aux COP.
Selon Sultan Al Jaber, le défi est d’une telle ampleur qu’il nécessite une approche globale et inclusive, impliquant Etats et acteurs privés. «Je demanderai à tout le monde et à chaque industrie d’assumer ses responsabilités et de rendre des comptes dans le but d’atteindre l’objectif de 1,5°C de réchauffement climatique par rapport à la période pré-industrielle», a-t-il dit.
Cette limite est la plus ambitieuse fixée par l’accord de Paris en 2015, dont les 195 pays membres devront tirer le premier bilan officiel par consensus lors de cette COP28.