Climat : l’année 2024 est la première au-dessus du seuil de 1,5°C de réchauffement

09/12/2024 mis à jour: 07:59
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Le Service changement climatique (C3S) de l’observatoire européen Copernicus a confirmé que 2024 avait été plus chaude que 2023 après un mois de novembre marqué par une succession de typhons dévastateurs et de sécheresses historiques.

Après un mois de novembre exceptionnellement chaud, le Service changement climatique (C3S) de l’observatoire européen Copernicus annonce que 2024 sera, de fait, l’année la plus chaude jamais enregistrée, dépassant de plus de 1,5 °C les niveaux préindustriels. Ce mois de novembre, marqué par des typhons dévastateurs en Asie et des sécheresses persistantes en Afrique australe et en Amazonie, a affiché une température moyenne mondiale supérieure de 1,62 °C à celle d’un mois de novembre normal avant l’industrialisation.

Selon la base de données ERA5 de Copernicus, novembre est le 16e mois sur les 17 derniers à enregistrer une anomalie de 1,5 °C par rapport à la période 1850-1900. Cette limite correspond à l’objectif le plus ambitieux fixé par l’Accord de Paris de 2015, qui vise à contenir le réchauffement bien en dessous de 2 °C et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5 °C. Cependant, cette limite s’applique aux tendances de long terme : une moyenne de réchauffement d’1,5 °C doit être observée sur une période d’au moins 20 ans pour être considérée comme franchie. Actuellement, la moyenne mondiale est d’environ 1,3 °C, et le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) estime que le seuil sera probablement atteint entre 2030 et 2035, indépendamment des réductions d’émissions de gaz à effet de serre.

Les derniers calculs de l’ONU montrent que le monde est loin d’atteindre ses objectifs en matière de réduction des émissions de carbone, exposant la planète à un réchauffement « catastrophique » de 3,1 °C d’ici la fin du siècle, ou 2,6 °C si les engagements climatiques supplémentaires sont tenus. Les pays ont jusqu’à février pour soumettre des révisions de leurs contributions climatiques nationales (NDC), mais l’accord minimal de la COP29 risque de justifier un manque d’ambition.

Les nations en développement ont obtenu des promesses d’aide annuelle de 300 milliards de dollars de la part des pays riches d’ici 2035, soit moins de la moitié de leur demande pour financer la transition énergétique et l’adaptation aux changements climatiques. Le sommet de Bakou s’est conclu sans engagements concrets pour accélérer la sortie des énergies fossiles, malgré un accord de principe à la COP28 de Dubaï.

En 2024, les catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique ont causé des pertes économiques mondiales estimées à 310 milliards de dollars, selon Swiss Re, un des principaux assureurs mondiaux.

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