Climat : L’Algérie face à des scénarios difficiles

20/11/2023 mis à jour: 23:53
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Un hiver plus chaud que la normale en Algérie et des températures plus élevées avec une probabilité que la saison soit sèche. C’est ce à quoi s’attendent certains centres régionaux, notamment méditerranéens, de météorologie. Les pluies saisonnières, à l’instar des trois dernières années, se font rares. Avec des températures printanières à la mi-novembre, l’automne trouve du mal à s’installer ! 

L’Office national de météorologie (ONM), qui fait partie d’un groupement régional méditerranéen et arabe spécialisé dans l’élaboration des prévisions saisonnières consensuelles de toute la région, sera bientôt fixé sur les prévisions de l’hiver de cette année. 

«Une rencontre en visioconférence est prévue pour les jours qui suivent, à laquelle les services météorologiques de tous les centres climatiques des pays arabes et des pays méditerranéens confronteront leurs résultats pour dégager une prévision saisonnière commune régionale, soit arabe et méditerranéenne» de la saison d’hiver», a affirmé à El Watan Salah Sahabi-Abed, directeur de la climatologie à l’ONM et expert auprès de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). 

Les prévisions ne sont pas optimistes. L’Algérie, explique encore Salah Sahabi-Abed, doit faire face à des scénarios difficiles, notamment en matière de disponibilité d’eau en raison de la réduction des quantités de pluies et leur mauvaise distribution sur l’année. Une situation qui ne sera pas sans conséquences sur beaucoup de secteurs névralgiques, notamment l’agriculture, les ressources en eau. 

En détail et selon les études menées par l’ONM, la température minimale au-dessus de l’Algérie augmentera par rapport à la normale jusqu’à 2,4°C dans un avenir proche, soit à l’horizon 2040. Elle augmentera aussi de 2,4 à 4,0°C à moyen terme (2041-2070) et de 3,6 à 5,0°C vers la fin du siècle (2071-2100), et ce, dans le cas où le rythme des émissions de gaz à effet de serre actuel sera maintenu. 

Pour la température maximale, cette augmentation, alerte l’expert, sera plus intense, variant entre 3,6 à 5,0°C vers les années 2050 et de 5,0°C jusqu’à 8,0°C vers la fin du siècle. «Pour le scénario pessimiste, le réchauffement devrait donc être 2 à 3 fois plus élevé à la fin du XXIe siècle. Pour les précipitations, les projections indiquent pour tous les scénarios une diminution significative des quantités de pluies annuelles pouvant dépasser les 20% sur la région Nord», précise Salah Sahabi- Abed.

Autrement dit, les effets du réchauffement climatique se feraient sentir plus gravement par l’augmentation des températures extrêmes de l’air, qui intensifierait l’apparition d’événements extrêmes et de stress thermique, ce qui aura des incidences graves. 

Cette situation aggravera les conditions de sécheresse et pèsera sur la disponibilité des ressources hydriques, surtout que le changement climatique devrait être ressenti plus durement en Algérie compte tenu de la grande fragilité de l’exposition et de la faible capacité d’adaptation, précise le directeur de la climatologie à l’ONM, qui estime qu’une «véritable stratégie s’impose pour minimiser les impacts sur notre société surtout que l’ONM a développé plusieurs moyens d’alerte».  

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