99% de l’humanité respire un air pollué, ce qui entraîne chaque année le décès prématuré d’environ 8 millions de personnes, dont plus de 700 000 enfants de moins de cinq ans. «La pollution étouffe également les économies et réchauffe notre planète, attisant ainsi la crise climatique.
Elle touche de manière disproportionnée les membres les plus vulnérables de la société, notamment les femmes, les enfants et les personnes âgées», a mis en exergue António Guterres, secrétaire général des Nations unies, dans un message à l’approche de la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus, célébrée le 7 septembre de chaque année. Il a qualifié ce phénomène de «tueur silencieux».
Pour lui, l’investissement dans l’air pur appelle une action de la part des gouvernements et des entreprises, qui doivent abandonner progressivement les combustibles fossiles, renforcer la surveillance de la qualité de l’air, appliquer les normes de qualité de l’air, stimuler le recours aux énergies renouvelables et mettre en place des modes de transport et des systèmes de gestion des déchets durables, entre autres.
Appelant «à travailler ensemble à l’échelle régionale et mondiale», le SG de l’ONU souligne l’importance de l’investissement dans l’air pur, qui permet de sauver des vies, de lutter contre les changements climatiques, de renforcer les économies, de bâtir des sociétés plus justes et de faire progresser la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD).
La pollution de l’air peut toucher chacun d’entre nous, et menace à la fois notre santé et notre climat. Des particules de pollution minuscules et invisibles pénètrent profondément dans les poumons, la circulation sanguine et le corps.
Ces polluants sont responsables d’environ un tiers des décès par accident vasculaire cérébral, maladie respiratoire chronique et cancer du poumon, ainsi que d’un quart des décès par crise cardiaque. L’ozone troposphérique, produit par l’interaction de nombreux polluants différents à la lumière du soleil, est également une cause d’asthme et de maladies respiratoires chroniques.
Les polluants climatiques à courte durée de vie (SLCPs) sont parmi les polluants les plus liés à la fois aux effets sur la santé et au réchauffement à court terme de la planète. Ils peuvent persister dans l’atmosphère de quelques jours jusqu’à plusieurs décennies, de sorte que leur réduction peut avoir des avantages presque immédiats sur la santé et le climat pour ceux qui vivent dans des endroits où les niveaux baissent.
En Algérie, où l’urbanisation et la motorisation se développent rapidement, la dégradation de la qualité de l’air et les nuisances sont déjà perçues. On estime aujourd’hui qu’en Algérie, chaque année, 10 à 12 millions d’habitants consultent pour des épisodes aigus de maladies respiratoires, nombre de ces épisodes sont directement en relation avec l’exposition à la pollution de l’air. La grande partie des émissions de polluants dans les villes est due au trafic routier.
Dans certaines autres villes, telles que Annaba, Arzew, Ghazaouat et aussi à Alger, l’air est pollué par les industries existantes qui libèrent dans l’atmosphère des émissions souvent non traitées. Ces émissions chargées de particules fines exercent des effets particulièrement néfastes et sont reconnues comme étant à l’origine de maladies respiratoires chroniques et quelquefois sévères chez les populations, outre les dégâts faits en matière agricole ou sur le patrimoine culturel et immobilier.
Les autorités ont commencé à reconnaître ces défis et ont mis en place certaines mesures pour améliorer la situation. Par exemple, des projets de transport en commun, comme le métro d’Alger et le tramway dans plusieurs villes, ont été développés pour réduire la dépendance à l’égard des voitures. Toutefois, ces initiatives restent insuffisantes face à l’ampleur du problème.